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MC Solaar : De « Bouge de là » jusqu’au LaSemo, rencontre avec une légende vivante du rap français

MC Solaar : De « Bouge de là » jusqu’au LaSemo, rencontre avec une légende vivante du rap français

Un article rédigé par Théo Leunens - RCF Namur, le 23 juillet 2025 - Modifié le 23 juillet 2025
Du sucre dans votre étéMc Solaar, l'as de trèfle au Lasemo

Tête d’affiche du LaSemo Festival le 13 juillet dernier, MC Solaar s’est confié au micro d’Olivier Goncette. Pionnier du rap français, l’auteur de « Nouveau Western » et « Caroline » revient sur son parcours, ses inspirations et sa vision d’un genre qu’il a contribué à façonner.

Olivier Goncette et Mc SolaarOlivier Goncette et Mc Solaar

Du 10 au 13 juillet, le parc d'Enghien vibrait au rythme du Lasemo Festival. Pour sa 18e édition, le rendez-vous belge a choisi de clore les festivités avec une légende vivante : MC Solaar. Celui que l’on surnomme le « parrain du rap français » célèbre cette année les 35 ans de son premier single « Bouge de là », un titre devenu emblématique. 

Mais à ses débuts, rien ne prédestinait Claude M’Barali à devenir une icône du rap hexagonal. « Je suis rentré dans le rap par la danse et le mimétisme », confie-t-il. Dans les années 80, il découvre le mouvement hip-hop sous toutes ses formes : danse, tag, scratch… N’excellant pas dans le graffiti, il tente un jour une impro. 

Dans mon petit quartier, les gens m’ont applaudi. Et puis c’est devenu mon étiquette. 

Ironie de l’histoire : c’est un son belge qui a allumé l’étincelle. Le morceau « Vous êtes fous » du groupe Benny B résonne alors sur les ondes. « On entendait ce son à la radio et on se disait : tiens… ça existe aussi en français ! » Pour MC Solaar, c’est un déclic.

S’ensuit une période de débrouille : il enregistre ses morceaux sur cassettes, les envoie à des professionnels. Le bouche-à-oreille fait son œuvre. « Le rap n’était pas quelque chose qui était dans leur cerveau, c’était une étrangeté. Mais on nous a quand même fait confiance. »

Un style inclassable qui séduit jusqu'aux États-Unis

Très vite, le jeune MC impose une patte bien à lui : un savant mélange de hip-hop et d’écriture soignée, plus construite que conceptuelle, comme il le dit lui-même. Il ne fait partie d’aucun groupe, ce qui lui permet de naviguer entre les styles et de collaborer avec des rappeurs américains, une consécration à l’époque. « Ça m’a donné confiance. »

À ses yeux, le rap des débuts était un terrain d’expérimentations, d’émulation. « Il y a eu deux ou trois ans de belles choses, puis c’est malheureusement devenu une compétition. » 

Un passage par l’université pour mieux comprendre son art

Curieusement, c’est l’université qui va renforcer sa passion. Inscrit à Paris 8 en langues appliquées, il croise un professeur qui lui parle d’un cursus où l’on étudie le rap. « J’y ai étudié son histoire, sa genèse. Ça m’a permis de prendre du recul et d’assurer mon style. »

Cette prise de hauteur confirme son attachement à un rap intelligent, ouvert et poétique. Un style que la nouvelle génération, selon lui, continue d'explorer avec talent. 

 Le rap a pris sa place. Il reste une musique jeune, portée par des artistes exceptionnels. 

Un conseil aux jeunes artistes : « N’ayez pas de complexes »

Aujourd’hui encore, le parrain du rap hexagonal garde un œil attentif et bienveillant sur la jeune génération. Loin de se poser en gardien du temple, MC Solaar observe avec admiration l’évolution d’un genre qu’il a vu naître et auquel il a donné ses lettres de noblesse. À ceux qui débutent, il adresse un conseil simple mais essentiel : ne pas avoir de complexes. « Avec les nouvelles technologies, on peut se faire entendre de partout », affirme-t-il. Internet, les réseaux sociaux, les plateformes de streaming : les outils sont là, à portée de main, pour qui veut s’exprimer.

Pour MC Solaar, la clé reste la singularité. Croire en son propre style, le cultiver, et oser le partager sans chercher à coller aux tendances. Il en sait quelque chose : c’est justement parce qu’il ne ressemblait à personne qu’il a su marquer les esprits. Et c’est ça que son parcours incarne : une invitation à suivre sa propre voie, sans complexe ni concession.

Du sucre dans votre été
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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