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Matthieu Giroud "aimait enseigner, former les jeunes, les questionner"

Matthieu Giroud "aimait enseigner, former les jeunes, les questionner"

Un article rédigé par Stéphane Marcelot - RCF Puy de Dôme, le 13 novembre 2025 - Modifié le 13 novembre 2025

Entretien avec Mathias Bernard, président de l'Université Clermont Auvergne, à quelques heures d'un hommage qui sera rendu à cet ex enseignant de l'UCA tombé sous les balles des terroristes, au Bataclan, le 13 novembre 2015.

Le 13 novembre 2015, des attentats terroristes faisaient 130 morts et plusieurs centaines de blessés au Stade de France à Saint-Denis, aux terrasses de cafés et de restaurants à Paris et dans la salle de concert du BataclanLe 13 novembre 2015, des attentats terroristes faisaient 130 morts et plusieurs centaines de blessés au Stade de France à Saint-Denis, aux terrasses de cafés et de restaurants à Paris et dans la salle de concert du Bataclan

Pouvez-vous nous rappeler dans quel contexte Matthieu Giroud, Isérois d’origine, est arrivé à l’Université Clermont Auvergne ?
Matthieu Giroud était un agrégé de géographie qui avait fait ses études de doctorat, sa thèse en géographie à l'université de Poitiers. Et c’est à Clermont-Ferrand, à l'université Blaise-Pascal à l'époque, qu'il a eu son premier poste universitaire, comme maître de conférence. Il a été nommé en 2008 et il est resté quatre ans à Clermont, au département de géographie, de la fac de lettres, de 2008 à 2012, avant de rejoindre ensuite l'université de Marne-la-Vallée, aujourd'hui université Gustave-Eiffel. C’était un enseignant-chercheur qui a beaucoup marqué à la fois ses collègues et ses étudiants, à tel point lors de l'attentat du Bataclan, sa mort a causé ici une extrême émotion.

Quel souvenir vous en gardez, quel souvenir a-t-il laissé dans la communauté enseignante, dans la communauté éducative ? 
Je crois que c'était vraiment un jeune enseignant-chercheur très engagé, très engagé en direction de ses étudiants. Il aimait enseigner, former les jeunes, les questionner, etc.
C'était un très grand chercheur dont l'œuvre, malheureusement interrompue beaucoup trop tôt, a marqué et marque aujourd'hui la géographie, la géographie urbaine. Je crois que c'était quelqu'un aussi d'extrêmement agréable. Moi, je l’ai connu comme collègue, c'était quelqu'un de très volontaire, disponible, qui avait des qualités humaines vraiment exceptionnelles.

Vous avez appris sa disparition assez vite après les attentats, comment cela s'est passé ? 
Oui, effectivement, on l'a appris le lendemain matin, le samedi 14 novembre. Il y a eu une très forte émotion au niveau de ses collègues, de la communauté, également des étudiants. Dès la semaine qui a suivi les attentats en 2015, il y a eu des manifestations de deuil et de soutien à la faculté de lettres. 

Comment la cérémonie d'hommage, prévue ce jeudi soir, va se dérouler ? 
Un hommage sera rendu à 18h15 dans le hall de la faculté de lettres, boulevard Gergovia, là où il a enseigné pendant ces quatre années. Il s'agit d'une manifestation à la fois de sympathie, de mémoire, bien sûr, avec notamment ses anciens collègues, d'anciens étudiants aussi qui vont venir. Des lectures de textes sont également prévues, textes qu'il a écrits et qui imprègnent nos travaux et notre mission d'enseignant-chercheur. L'idée est de montrer que même s'il a tragiquement disparu il y a dix ans, sa présence est toujours là par ses écrits et puis bien sûr par ses souvenirs que l'on peut partager tous ensemble. 

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