Mariage
Quel joli mot à mes yeux que le mot « mariage » ! C’est à la fois un état, celui d’un couple uni par le mariage, et puis un moment marqué par une cérémonie. Ainsi on dira : leur mariage tient depuis 80 ans… ou j’ai été invité à un mariage à Tahiti, tous frais payés, c’était magnifique. Bon là je rêve un peu…
L’étymologie "marier" et "mariage" est délicieuse. Les dictionnaires se contentent souvent de souligner que marier vient du latin maritare. C’est un peu court ! Car précisément, ce verbe désignait le fait d’unir des arbres à la vigne et c’est par métaphore que le verbe prit ensuite son sens moderne d’une union entre un homme et une femme. Pour le meilleur… c’est ce que retient Maurice De La Porte lorsqu’en 1571, il dresse la liste des adjectifs que accolables au mot mariage. Voici cette liste : « Mariage sacré, amoureux, chaste, honorable, loyal, solennel, immaculé, stable, conjoint, légitime, indissoluble, sociable ». Reconnaissons-le, si parfois les épithètes de Maurice Delaporte sont un peu surprenantes parce que marquées par le français du XVIe siècle, ici cette liste n’a pas perdu de sa pertinence. En revanche, quand il décide d’offrir des adjectifs au mari, ce n’est pas brillant pour ce dernier. « Mari jaloux, dit-il, ou encore, soupçonneux » puis là on sent que l’époque a changé, heureusement d’ailleurs, Mari, « chef de la femme ». À revoir !
Ce qui est très surprenant dans nos premiers dictionnaires, un siècle plus tard, c’est l’âge évoqué pour que puisse avoir lieu un mariage. Par exemple pour Richelet, en 1680, « un garçon est mariable à quinze ans. Une fille est mariable à douze ans »… Pour l’abbé Furetière en 1690 : « Une fille à 12 ou 13 ans est déjà mariable. Un garçon n’est mariable qu’à 25 ans ». Là ça fait beaucoup… Quant à l’Académie française, en 1694, elle considère que les filles sont « mariables à 15 ans ». Il n’empêche que ce sont des chiffres qui ne correspondent plus du tout à nos normes. Bon, je me suis marié à 23 ans, et à 27 ans, nous avions déjà trois enfants… On me dit que ce n’est plus du tout la norme aujourd’hui. Qu’importe, je ne regrette rien du tout.
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