Manifestation agricole : les exploitants certifiés bio se mobilisent en Nouvelle-Aquitaine
Ce mardi 23 septembre, la fédération de l’agriculture biologique de Nouvelle-Aquitaine appelle à la mobilisation. L’objectif : remettre l’agriculture biologique au cœur de la consommation et du débat politique.
Les agriculteurs bio se mobilisent pour demander plus de moyens et plus de visibilitée © Matthieu RiollandCette année, les exploitants en bio ont le sentiment d’avoir été oubliés. Annie Genevard, ministre de l’Agriculture désormais démissionnaire, a trop rarement soutenu la filière à leur goût. Lors du débat sur la loi Duplomb : “On a peu parlé de l'agriculture biologique, constate Guy Moreau, président de la fédération régionale d’agriculture biologique. C’est pourtant la seule alternative à l'agriculture chimique”. Les grandes mobilisations syndicales ont fait oublier ce mode d’exploitation.
Un “désengagement politique”
Les dernières mesures politiques vont également dans le sens contraire, raconte Guy Moreau : “Le fonds d'investissement bio a été amputé de quelques millions d'euros par l'État”. Au début de l’année, c’était l’Agence Bio qui était dans le viseur du gouvernement. L’instance a une nouvelle fois été remise en question cet été par une commission d’enquête, qui préconisait de la faire disparaître.
Un “désengagement politique”, selon Guy Moreau, qui expliquerait le ralentissement de la conversion de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique.
Sur la Nouvelle-Aquitaine, on avait à peu près 10% de culture agricole utile qui était en bio. En 2025, on est passé à 9,3%.
Les exploitations qui se tournent vers l’agriculture conventionnelle sont majoritairement des grandes cultures céréalières.
Une baisse des surfaces en bio qui va à l’encontre des objectifs que s’est fixés la France. Dans la loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole, d’ici à 2030, 21% des terres agricoles utiles doivent produire bio. Un contresens selon le président de la fédération d’agriculture biologique de Nouvelle-Aquitaine : “Il y a une volonté de développer [l’agriculture biologique] mais on ne nous donne pas les moyens”.
La loi EGalim non respectée
La journée de mobilisation de ce mardi 23 septembre est pacifique, puisque les manifestants distribuent des fruits bio. Un moyen de valoriser la consommation de produits certifiés AB.
Si les surfaces ont reculé, la consommation du bio est repartie à la hausse depuis 2024. À la sortie de la crise du Covid, les ventes avaient connu une baisse, notamment à cause des grandes surfaces. En effet, les rayons dédiés dans les supermarchés ont été réduits. Les magasins spécialisés, de type Biocoop, avaient également connu une baisse de fréquentation importante. Depuis plus d’un an, le secteur repart à la hausse.
La loi EGalim, mise en place en 2022, prévoit de soutenir les ventes pour les agriculteurs biologiques français. Elle oblige les restaurations collectives de service public à proposer au moins 20% de produits certifiés biologiques.
Une mesure qui pourrait être une vraie bouffée d’air, affirme Guy Moreau, président de la fédération régionale de l’agriculture biologique : “La loi EGalim à 20%, c'est du bonheur pour les producteurs.”
Mais plus de trois ans plus tard :
On est loin du compte, soupire Guy Moreau. Dans les Deux-Sèvres, on est à 6% en moyenne de produits bio proposés, dans les cantines des collèges, lycées et primaire.
À quelques mois de l’élaboration du budget 2026, par le prochain gouvernement, les agriculteurs bio souhaitent se faire entendre pour ne pas être oubliés.


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