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Maïs

RCF,  -  Modifié le 26 janvier 2018
Après le pop-corn, focus sur le mot maïs ce matin, avec Jean Pruvost.
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"Vendredi dernier, c’était le jour du Pop-corn, et j’ai cédé à la mode des Journées internationales en expliquant le mot. Mais un ami, Gérard, de la Savoie, m’a écrit en me disant, tout de même Jean, valoriser comme ça un mot anglais, ce n’est pas bien ! Il a raison, alors aujourd’hui, je me rattrape et on va donc parler du maïs, valeur sûre avec nos recettes à nous, européennes.

Il est incorporé à notre langue depuis le XVIe siècle, il fait légitimement partie de notre vocabulaire. Alors, c’est vrai qu’il vient de Haïti, et qu’il nous est venu par les conquérants espagnols. On a d’ailleurs hésité quant à son orthographe, en l’écrivant m a h i s, attesté en 1519, puis finalement avec l’orthographe actuelle en 1544. Il s’installera si bien en France que l’abbé Furetière en donne un très long article dans son Dictionnaire publié en 1690. Il commence par une remarque sur son autre nom qui de fait a presque disparu dans l’usage.

"C’est ce qu’on appelle autrement", déclare-t-il en effet, le "blé d’Inde et de Turquie". Ce qui nous rappelle que Christophe Colombe a cru d’abord arriver en Inde. L’Inde ici c’est l’Amérique centrale. D’emblée Furetière signale qu’"il y en a de plusieurs sortes", mais que "sa farine est toujours blanche".

Le maïs est alors paré de plusieurs vertus. D’abord, il "est de grande nourriture". Ensuite, il a des qualités "tempérées" pour nos entrailles. "Jamais, écrit Furetière, les Sauvages qui en usent ne sont travaillez d’obstruction." Et de poursuivre en précisant que les Indiens "n’ont jamais de mauvaise couleur ; c’est leur meilleur remède contre les maladies aiguës". Et la conséquence en est qu’"on en donne sans danger aux malades de toutes maladies". Et Furetière d’offrir encore force détail sur les habitudes des Indiens.

Par exemple, on en faisait "un breuvage que les Mexicains appellent atolle" et que "les Médecins donnent au lieu de tisane". Sans oublier que les "Indiens se nourrissent de gâteaux de mays cuits" Mais je ne voudrais pas oublier ce qu’évoque Gérard, qui rappelle qu’on a tiré la "pollenta en Savoie-Piémont" et qu’on accompagnait ainsi le "civet de lapin". "Enfant, me dit Gérard, mon père piémontais la faisait dans un chaudron en brassant avec un grand bâton, une fois cuite il la renversait sur un linge pour la découper avec un fil, repas délcieux inoubliable". Eh bien grand merci pour ce très beau souvenir."

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