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Madeleine Vatel | Oser l'hospitalité !

Madeleine Vatel | Oser l'hospitalité !

RCF, le 1 décembre 2025 - Modifié le 1 décembre 2025
Point de vueMadeleine Vatel | Oser l'hospitalité !

LE POINT DE VUE DE MADELEINE VATEL - Le temps de l’Avent c'est pour les chrétiens le premier temps liturgique de l’année. C'est un temps d'accueil : celui de la Parole de Dieu, mais aussi plus concrètement de ceux qui toquent à la porte. C'est le moment d'oser l'hospitalité...Alors même que rien n'y invite. 

Madeleine Vatel © DRMadeleine Vatel © DR

Associer l'Avent à l'hospitalité, c'est placer ce temps de fête sous le signe de l'accueil. Pas n'importe lequel, pas n'importe comment. Dans les textes d’hier, de saint Paul ou dans l’Evangile, il est bien question de manger, de boire, mais oui aussi c’est vrai de débauches ou de beuverie. Mais restons sur la conclusion de saint Paul,  "revêtons-nous des armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour ».

Associer l'Avent à l’hospitalité

 Je me souviens de l’interview de Jamel Balhi, qui avait traversé le monde entier en courant, près de 200 pays. Un journaliste lui avait demandé s’il avait trouvé un point commun à toute l’Humanité. Ce sportif, cet aventurier avait répondu - sans hésiter : l’hospitalité. Il avait ajouté, « très souvent, les gens m’ont hébergé au nom de leur foi, au nom de leur Dieu ». Cela m’avait interpelé parce qu’il avait expérimenté combien chacun, avec ce qu’il est, beaucoup plus qu’avec ce qu’il a, peut accueillir. C’est aussi ce que j’ai retrouvé dans les propos du frère Matthew que nous entendrons dans Halte spirituelle. Il est le prieur de Taizé. C’est une communauté qui a démarré avec l’hébergement du futur frère Roger par une femme pieuse en 1940 dans ce petit village de Bourgogne. Alors depuis, à chaque grand rassemblement annuel, la communauté de Taizé rappellent aux familles qui accueillent chez eux des jeunes, que « 2m2 suffisent ». 

L'importance de l'accueil

Je trouve qu’aujourd’hui, offrir l’hospitalité c’est vraiment devenu un signe pour le monde. C’est à reculons des préoccupations contemporaines. Accueillir : c’est faire passer au second plan le fait de prendre du temps pour soi, d’avoir une maison impeccable – de faire des plats instagrammables, d’être dans l’apparence. Il faut
beaucoup d’humilité pour ouvrir sa porte. Même à des amis. Parce qu’on n’est jamais vraiment prêts, jamais tout à fait disponible. Regardez toutes les sollicitations qu’ont les chrétiens dans un diocèse, une paroisse : s’ils le veulent bien, si justement ils font preuve de simplicité, tôt ou tard ceux qui toquent à la porte d’une église sonneront chez eux. Des futurs mariés, des jeunes qui préparent leur confirmation, des migrants, des groupes de prière, etc. Il y a bien un mode de vie chrétien, où l’hospitalité occupe une très grande place. Une place fraternelle, pour des personnes qu’on n’aurait peut-être jamais reçues chez soi, elles cherchent simplement le Christ. Nos maisons deviennent des lieux de communion.

Un risque autant qu’une joie ?

Le frère Matthew insiste sur le fait que sans tomber dans la naïveté, l'hospitalité est une pédagogie de la confiance, et du don – pour celui qui reçoit, pour celui qui arrive. J’ai beaucoup aimé quand il dit "Celui qui vient les mains vides peut accueillir ce qui va lui être offert". L’hospitalité va de pair avec les surprises. Dans la Bible, beaucoup de récits racontent des scènes où des personnes débarquent chez d’autres. Abraham reçoit ses visiteurs sous le chêne de Mambré, Elie reprend des forces chez la veuve de Sarepta. Et puisqu’on est dans ce temps de l’Avent, on peut penser à Marie et Joseph eux aussi accueillis. Alors souvenez-vous,
on n’est jamais vraiment prêts, mais 2 mètres carrés suffisent.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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