Lyon - Turin : La présidence de l’Assemblée Nationale saisie par les opposants
Le week-end dernier, 200 militants se sont réunis en Savoie pour dénoncer le chantier ferroviaire qui devrait rallier la France à l’Italie, en 2030. Gabriel Amard, député LFI du Rhône, a demandé l’ouverture d’une enquête de la commission parlementaire.
Jusqu'à 125 millions de mètres cubes d'eau par an
Sur place, dimanche, des habitants, des élus, mais aussi des associations venues alerter sur la consommation d’eau excessive du chantier. En 2006, un rapport de la Commission européenne avançait des chiffres allant de 60 à 125 millions de m3 par an. Alors que la France se relève difficilement d’un épisode de sécheresse sans précédent, les militants craignent que cette eau manque aux habitants comme aux agriculteurs.
D’autres expliquent que le chantier creuserait en aplomb de captages d’eau potable. Une pratique interdite.
? Aujourd’hui à Villarodin Bourget pour soutenir les habitants qui se mobilisent contre le projet écocide du #LyonTurin
— gabriel Amard (@gabrielamard) September 4, 2022
Dès demain nous déposerons une demande de commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur le non respect des lois sur l’eau dans ce dossier. pic.twitter.com/qSTpZrZN1b
Telt, la société franco-italienne chargée de la construction de la ligne, réfute une gestion opaque des eaux et rappelle que la Préfecture a donné le feu vert aux travaux, contre un suivi régulier des ressources dans les territoires traversés.
Un argument qui ne convainc pas Gabriel Amard, député LFI du Rhône. Il a demandé lundi l’ouverture d’une enquête à la commission parlementaire pour faire “ toute la lumière sur le non-respect des lois sur l’eau dans ce dossier”.
Un gaspillage financier
Les députés EELV dénoncent quant à eux un chantier démesuré, au coût pharaonique : 30 milliards d’euros.
Gwendoline Delbos-Corfield regrette la création de toute pièce d’une nouvelle ligne, tandis qu’une voie ferrée entre la France et l’Italie existe déjà, mais “n’est exploitée qu’à 20 %”.
Les élus s’inquiètent également de la faisabilité du projet alors que le budget global n’est pas encore défini côté français. Ils se disent prêts à faire barrage au projet et demandent à la Première Ministre d’interdire le creusement des futurs tunnels.
Une réunion publique se tiendra le 23 septembre prochain pour discuter des conséquences écologiques du chantier.
EN CHIFFRES
Imaginé dans les années 1990, le Lyon - Turin devrait, d’ici 2030, désengorger les routes des Alpes. Le trafic de fret, notamment, serait transféré de la route au rail.
- 171 km de voie ferrée à cheval entre France et Italie
- 3 départements français traversés : le Rhône, l’Isère et la Savoie
- 11 tunnels à creuser notamment sous la Chartreuse et Belledonne
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