Partager

Lyon - Turin : La présidence de l’Assemblée Nationale saisie par les opposants

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF Isère, le 5 septembre 2022 - Modifié le 5 septembre 2022

Le week-end dernier, 200 militants se sont réunis en Savoie pour dénoncer le chantier ferroviaire qui devrait rallier la France à l’Italie, en 2030. Gabriel Amard, député LFI du Rhône, a demandé l’ouverture d’une enquête de la commission parlementaire.

 

Le Lyon Turin, voie ferrée de 170km devrait jour le jour à la fin de la décennieLe Lyon Turin, voie ferrée de 170km devrait jour le jour à la fin de la décennie

Jusqu'à 125 millions de mètres cubes d'eau par an

 

Sur place, dimanche, des habitants, des élus, mais aussi des associations venues alerter sur la consommation d’eau excessive du chantier. En 2006, un rapport de la Commission européenne avançait des chiffres allant de 60 à 125 millions de m3 par an. Alors que la France se relève difficilement d’un épisode de sécheresse sans précédent, les militants craignent que cette eau manque aux habitants comme aux agriculteurs.

D’autres expliquent que le chantier creuserait en aplomb de captages d’eau potable. Une pratique interdite.

 

 

Telt, la société franco-italienne chargée de la construction de la ligne, réfute une gestion opaque des eaux et rappelle que la Préfecture a donné le feu vert aux travaux, contre un suivi régulier des ressources dans les territoires traversés.

Un argument qui ne convainc pas Gabriel Amard, député LFI du Rhône. Il a demandé lundi l’ouverture d’une enquête à la commission parlementaire pour faire “ toute la lumière sur le non-respect des lois sur l’eau dans ce dossier”.

 

© La Transalpine

 

Un gaspillage financier

 

Les députés EELV dénoncent quant à eux un chantier démesuré, au coût pharaonique : 30 milliards d’euros

Gwendoline Delbos-Corfield regrette la création de toute pièce d’une nouvelle ligne, tandis qu’une voie ferrée entre la France et l’Italie existe déjà, mais “n’est exploitée qu’à 20 %”

Les élus s’inquiètent également de la faisabilité du projet alors que le budget global n’est pas encore défini côté français. Ils se disent prêts à faire barrage au projet et demandent à la Première Ministre d’interdire le creusement des futurs tunnels.

Une réunion publique se tiendra le 23 septembre prochain pour discuter des conséquences écologiques du chantier.

 

EN CHIFFRES

Imaginé dans les années 1990, le Lyon - Turin devrait, d’ici 2030, désengorger les routes des Alpes. Le trafic de fret, notamment, serait transféré de la route au rail.

171 km de voie ferrée à cheval entre France et Italie

- 3 départements français traversés : le Rhône, l’Isère et la Savoie

- 11 tunnels à creuser notamment sous la Chartreuse et Belledonne

 

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don