L’Union européenne a débuté lundi 4 avril la vaste opération visant à renvoyer en Turquie tous les migrants arrivés illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Il s’agit de la mesure principale de l’accord signé entre Bruxelles et Ankara le 18 mars dernier, et qui vise notamment à envoyer en échange, un demandeur d’asile depuis la Turquie, vers l’Europe, dans un pays volontaire.
L’objectif de cet accord obtenu difficilement, entre l’Union européenne et la Turquie, vise notamment à décourager les réfugiés de traverser la mer Egée, via les filières clandestines, mais également d’assécher les passeurs en les privant de « clients », et finalement d’inciter les demandeurs d’asile à entrer légalement en Europe.
Mais on sait déjà que tous ne pourront pas être accueillis sur le sol européen. En effet, « seulement » 72 000 Syriens pourraient être accueillis en Europe, pour des centaines de milliers de candidats. Par ailleurs, on estime à 2,7 millions le nombre de réfugiés syriens stationnés actuellement en Turquie. Ce lundi, 500 migrants devraient être officiellement reconduits en Turquie. C’est en tout cas l’objectif affiché par Bruxelles, alors que la situation en Grèce reste encore très floue, le pays faisant face à une résistance de la part des réfugiés, qui ne veulent pas retourner en Turquie.
Même flou également du côté turc, où la situation des réfugiés revenus de Grèce est plus qu’incertaine. Ces derniers devront être enregistrés, puis répartis dans des camps d’accueil. Or les images desdits camps, affichées par les médias turcs, ne semblent pas montrer des lieux prêts à accueillir plusieurs milliers de personnes. Mais qu’importe, ce n’est déjà plus le problème de l’Europe…
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