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RCF "L’un de vous me livrera... Le coq ne chantera pas ..." (Jn 13, 21-33.36-38)
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"L’un de vous me livrera... Le coq ne chantera pas ..." (Jn 13, 21-33.36-38)

RCF,  -  Modifié le 30 mars 2021
Prière du matin "L’un de vous me livrera... Le coq ne chantera pas ..." (Jn 13, 21-33.36-38)
"L’un de vous me livrera... Le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois" Méditation de l'évangile (Jn 13, 21-33.36-38) par le père Arnaud Alibert Chant final: "Ô Christ, tu t'avances vers ta Passion volontaire" par les Fraternités Monastiques de Jérusalem
David-Zawila-UNSPLASH David-Zawila-UNSPLASH

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples,
          il fut bouleversé en son esprit,
et il rendit ce témoignage :
« Amen, amen, je vous le dis :
l’un de vous me livrera. »
          Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras,
ne sachant pas de qui Jésus parlait.
          Il y avait à table, appuyé contre Jésus,
l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait.
          Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus
de qui il veut parler.
          Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus
et lui dit :
« Seigneur, qui est-ce ? »
          Jésus lui répond :
« C’est celui à qui je donnerai la bouchée
que je vais tremper dans le plat. »
Il trempe la bouchée,
et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote.
          Et, quand Judas eut pris la bouchée,
Satan entra en lui.
Jésus lui dit alors :
« Ce que tu fais, fais-le vite. »
          Mais aucun des convives ne comprit
pourquoi il lui avait dit cela.
          Comme Judas tenait la bourse commune,
certains pensèrent que Jésus voulait lui dire
d’acheter ce qu’il fallait pour la fête,
ou de donner quelque chose aux pauvres.
          Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt.
Or il faisait nuit.
          Quand il fut sorti, Jésus déclara :
« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
                   Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu aussi le glorifiera ;
et il le glorifiera bientôt.
                   Petits enfants,
c’est pour peu de temps encore
que je suis avec vous.
Vous me chercherez,
et, comme je l’ai dit aux Juifs :
“Là où je vais,
vous ne pouvez pas aller”,
je vous le dis maintenant à vous aussi. »
          Simon-Pierre lui dit :
« Seigneur, où vas-tu ? »
Jésus lui répondit :
« Là où je vais,
tu ne peux pas me suivre maintenant ;
tu me suivras plus tard. »
          Pierre lui dit :
« Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ?
Je donnerai ma vie pour toi ! »
          Jésus réplique :
« Tu donneras ta vie pour moi ?
Amen, amen, je te le dis :
le coq ne chantera pas
avant que tu m’aies renié trois fois. »
 
Source : AELF

Méditation Père Arnaud Alibert

Il est presque douloureux de lire ces lignes dans l'évangile ; on préférerait tomber dessus par hasard dans de mauvais traités de spiritualité où se côtoient maladroitement les considérations sur Dieu ou le bien, et le mal ou le diable. Dans l'évangile de ce jour tout est confondu.

Regardons simplement ce qu'il en est de Judas : il ouvre la bouche pour se nourrir mais c'est Satan qui entre en lui. à ce moment-là Jésus lui adresse la parole. lui qui a toujours su trouver des paroles de vie, en vient à prononcer cette phrase plus qu’étonnante, énigmatique, voire incompréhensible : « ce que tu fais, fais-le vite ».

Qu’est-ce que cela veut dire ? à qui jésus s'adresse-t-il ? à Judas qu'on a presque envie de plaindre à ce moment précis ou bien plus profondément à Satan,  comme s’il s’agissait de la première d'escarmouche de leur combat à venir. Il fait vraiment nuit en cet instant.

La seule lumière qui point se retrouve dans cette parole de Jésus où il parle de glorification. Nos oreilles comme celles des disciples sont habituées au vocabulaire de la résurrection, présentée tantôt comme un réveil de la mort tantôt comme le redressement de celui qui était couché. Aujourd'hui Jésus nous parle de glorification ; il semble vouloir nous conduire au cœur du mystère en train de se jouer. La gloire de Dieu, c’est sa demeure ; c’est là où il réside ; c’est de là qu’il apparait.

Le fils est glorifié par le père ; n'est-ce pas dire qu'il est chez lui quand il est au Père, ou plus communément qu’il est au centre de l'attention du père ; et en retour le père est au centre de l'attention du fils. et si Dieu est au centre de Jésus alors Dieu le prendra et le mettra au centre de son royaume et il le fera bientôt. Car c'est là que Jésus va.

Personne ne peut y aller maintenant. ceux qui le suivront le suivront après. après quoi? Après un détour périlleux par-là périphérie de la peur et de la fuite face à la violence ou plus tragique encore l’impasse du reniement.

Tout cela regorge d’humanité, dans tous les sens,  sous ses pires aspects comme ses plus nobles espérances. Alors ne craignons pas de faire nôtre ce texte et de nous accrocher, par exemple, à la figure de Simon qui se révèle doublement homme.
 

  • il est homme dans sa médiocrité celle d'un reniement si tristement prévisible
  • et il est homme dans sa fidélité sublime, celle de l'attachement réel et radical au Christ que la suite du récit nous fera découvrir.
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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Prière du matin

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