Luce Mouchel : « Faire semblant d’être moi », ou la mémoire retrouvée de l’enfance
Le 21 novembre 2025, la comédienne Luce Mouchel présentera à La Nef de Namur son nouveau seul-en-scène, Faire semblant d’être moi. Un spectacle intime, poétique, où l’actrice revisite ses souvenirs d’enfance, là où sa vocation de comédienne est née.
©Luce MouchelConnue du grand public pour son rôle de Marianne Delcourt dans Demain nous appartient, Luce Mouchel a derrière elle une longue carrière au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Formée au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, elle a tourné avec des cinéastes comme Coline Serreau, Philippe Le Guay ou Roman Polanski (J’accuse), et brillé sur de nombreuses scènes françaises. Aujourd’hui, elle choisit la voie du seul-en-scène, comme un retour à l’essentiel : sa voix, son corps, ses mots.
Une enfance rejouée, une mémoire partagée
Faire semblant d’être moi est né d’un choc personnel : la maladie d’Alzheimer qui a frappé sa mère. En voyant cette mémoire s’effacer, Luce Mouchel a ressenti la nécessité de convoquer la sienne. Elle revisite son enfance, de cinq à dix-huit ans, entre la fin des années 1960 et le début des années 1980. Non pas pour la raconter de manière linéaire, mais pour en retrouver les sensations, les maladresses et les élans… ce souffle de l’enfance qu’elle porte encore en elle.
Je ne joue pas l’enfant, dit-elle, mais j’en garde la langue. Depuis toujours, je voulais jouer un enfant. J’avais peur de ne pas être crédible. Mais finalement, cette petite fille, je ne l’ai jamais vraiment quittée.
Le théâtre comme lieu de vérité
Dans ce texte, Luce Mouchel explore la porosité entre jeu et sincérité. Le titre, Faire semblant d’être moi, traduit cette idée paradoxale : c’est en jouant qu’elle se sent la plus vraie. « Cette petite fille se réalise quand elle joue. C’est quand elle est fausse qu’elle atteint sa vérité la plus juste », confie-t-elle.
À travers cette performance, la comédienne interroge le rapport entre le temps, le souvenir et l’identité. Le théâtre devient alors l’espace où tout se superpose, le passé et le présent, la femme et l’enfant, la réalité et la fiction. C’est là, où tout se bouscule, et que la comédienne ouvre un espace commun, sensible et vibrant, où le spectateur est invité à se promener, dans son enfance, à ses côtés.
Un premier chapitre
Faire semblant d’être moi n’est pas une conclusion, mais un commencement. Luce Mouchel y voit la première partie d’un projet plus vaste : « Pour plus tard, j’aimerais écrire le roman d’une vie. Ce seul-en-scène en est le premier chapitre. » Un voyage intérieur, où la mémoire devient matière vivante, et où le jeu, paradoxalement, ramène à la vérité.


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