Belgique
Cette semaine, un premier film, d’une réalisatrice norvégienne.
Il s’agit de Lilja Ingolfsdottir et son film Loveable (qu’on peut traduire par Aimable) a gagné de nombreux prix en festivals dont plusieurs prix œcuméniques, en République tchèque et en Hongrie. Ce film nous fait voyager dans toute l’Europe ! et c’est l’occasion de parler du cinéma nordique que l’on connait assez peu en France à part Dreyer et Bergman… Or c’est un cinéma très fertile ces dernières années. J’en profite pour signaler deux autres excellents films norvégiens qui vont sortir cet été : La Trilogie d’Oslo, de Dag Johan Haugerud, qui sort le 2 juillet ; et mon gros coup de cœur cannois, Valeur sentimentale, de Joachim Trier, prévu pour le 20 aout. Revenons à Loveable ! Le film commence par un coup de foudre Oui, le vrai conte de fée moderne, la rencontre dans une soirée, les premiers rendez-vous au café, les fous rires, la passion amoureuse, … tout cela en quelques minutes de montage accéléré, grâce à la magie du cinéma. Puis on se retrouve 7 ans après, chiffre symbolique s’il en est, avec 4 enfants (dont deux ados qu’elle, avait d’un premier mariage), le quotidien à gérer, les pères pris par leur vie professionnelle, et la machine se grippe…
Toute l’histoire est filmée du point de vue de Maria. Le film nous fait rentrer dans sa vision des choses à elle. On est plongé dans sa colère, ses débordements, ses manques, sa tristesse. Le scénario est écrit par la réalisatrice qui signe aussi le montage, les costumes et les décors. Il creuse avec beaucoup d’intelligence la lente prise de conscience de Maria, sur la source de ses souffrances. Le mari s’appelle Sigmund, tout un programme. Est-il cet être absent qu’elle accuse de tous les maux ou au contraire un homme calme et prévenant mais dépassé par les exigences de Maria ? C’est une traversée en profondeur des difficultés d’un couple, des incompréhensions qui le désagrège, et de la possibilité d’un chemin de guérison.
Le film parle aussi de transmission intergénérationnelle, des attentes de chacun et plus prosaïquement, du partage des rôles entre homme et femme dans le couple. Il y a des scènes très vraies et très fortes avec sa fille adolescente, un peu rebelle, avec sa mère qui lui reproche aussi de ne pas être assez gaie et positive, et avec sa psychologue qui va savoir lui poser les bonnes questions pour lui ouvrir une voie de salut ! C’est un film fin et pertinent où la mise en scène éclaire les différentes strates de l’être humain. A plusieurs reprises, Maria revisite les mêmes scènes mais perçues autrement, jusqu’à les appréhender et les décrypter différemment. Le cinéma permet cela, et c’est très puissant ! Votre film de la semaine s’intitule Loveable. Il a reçu le Prix spécial du Jury, le prix d’interprétation féminine et le Prix œcuménique au Festival de Karlovy Vary et sa réalisatrice s’appelle… Lilja Ingolfsdottir !
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
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