Loup
"En fait, il suffit d’y réfléchir pour retrouver l’origine de l’expression, un froid si intense que, pour se nourrir, les loups vont sortir du bois, leur site naturel. S’il y a de fait un animal qui n’a jamais quitté l’actualité, c’est bien le loup, depuis la louve romaine, jusqu’à aujourd’hui le débat sur leur réinsertion et leur protection, en passant bien sûr par ses légendes, comme celle du Petit Chaperon rouge.
On pourrait en effet se contenter de dire que le mot "loup" est entré avec ses quatre lettres l o u p en langue française au XIe siècle, en partant du latin lupus, et que s’il fut écrit aussi l e u, il doit sans doute sa prononciation maintenue avec le son "ou" grâce à sa compagne, la louve, où là il n’y avait pas dévolution phonétique possible.
Mais il s’en fallut de peu, puisque dans l’expression à la queue leu leu, en fait il faut comprendre "à la queue le loup", les loups se suivant l’un derrière l’autre assez souvent, quand ils sont en meutes. En vérité, l’origine même du mot loup est beaucoup plus complexe. Et je me souviens d’Henriette Walter qui avait préfacé le livre que j’avais consacré au Loup, chez Champion, et qui rappelait deux choses.
La première, c’est que le nom du loup présente une incontestable ressemblance dans la plus part des langues de l’Occident. Ainsi, dispose-t-on de wolf en allemand, repris en anglais, en danois, c’est ulf, volk en russe, vuk en serbe et en croate, sans oublier le grec lykos le latin lupus et bien sûr et en français, de même sonorité loup, le tout étant issu d’une racine indo-européenne, wul’kos.
Faut-il y voir la reproduction du hurlement du loup ? Et quoi qu’il en soit, pour en revenir au froid de loup, cet animal que l’on craint mais aussi que l’on respecte, qui nous intrigue, est à l’origine de beaucoup d’expressions. Avoir une faim de loup par exemple, là maintenant ! Autrefois on disait aussi être enrhumé comme un loup, par analogie à la voix supposée rauque du loup.
Enfermer le loup dans la bergerie, se mettre dans la gueule du loup sont encore très en usage. Et puis une expression disparue : savoir la patenôtre du loup, savoir en fait des formules magiques empêchant que le loup ne s’intéresse aux brebis. Patenôtre qui venait de pater noster. Bon, et puis, délicieux tout de même : mon petit loup, comme me dit mon épouse, mon petit loup, tu veux bien faire la vaisselle… Bon, c’est craquant !"
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