Loto du patrimoine 2025 : les 4 sites auvergnats dévoilés

Chaque année, la Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern, en lien avec La Fondation du Patrimoine et la FDJ United organisent le « loto du patrimoine ». Des tickets sont vendus au prix de 15€. La somme de 1,83€ qui revient habituellement à l’État est reversée à la Fondation du Patrimoine. Des tirages spéciaux sont aussi organisés. Les fonds récoltés bénéficieront aux sites sélectionnés par la Mission Bern.

Allier : la Grange dîmière du château du Riau  

Dans l’Allier, c’est une bâtisse du XVe siècle qui a été sélectionnée. La Grange dîmière du château du Riau est installée à Villeneuve-sur-Allier à une quinzaine de minutes au nord de Moulins. Elle a été construite en 1584 par Nicolas Popillon, seigneur du Riau. Cette grange à pans de bois a été bâtie hors de l’enceinte du château et accueillait les réserves de grains issues de l’impôt, la dîme, versée au seigneur. 

Cet édifice est « rare en bourbonnais » selon la Mission Patrimoine. Il a pu conserver jusqu’à aujourd’hui sa structure en bois d’origine. Il est d’ailleurs classé au titre des monuments historiques depuis 1943.

Le temps faisant son œuvre, le bâtiment est en péril. Des « désordres structurels importants notamment au niveau des bois de structure et de leurs assemblages sur la façade Ouest » ont été observés. Le mur est actuellement maintenu par un étaiement. La charpente a été fragilisée. Des chevrons se sont aussi affaissés et des tuiles sont cassées. Des travaux d’urgence doivent être réalisés. Ils doivent débuter en 2026. L’objectif est de rouvrir ce lieu au public et d’y accueillir une programmation culturelle. 
 

Le château d’Escorolles dans le Cantal, un édifice riche d’histoire mais fragilisé

Le château d’Escorolles est basé à Cheylade, entre Murat et Riom-ès-Montagne. Il aurait été édifié au XIIe siècle. Il s’apparente aux maisons fortes du Cantal. Construit en basalte il se distingue par une tour de 20 mètres de haut composée d’un escalier à vis à l’intérieur, d’un pigeonnier et d’un chemin de ronde. Plusieurs familles s‘y sont succédées et son histoire a été mouvementée. Les anglais l’ont détruit. Il a été reconstruit en 1424. Un de ses propriétaires, Gabriel d’Escorolles a été condamné à mort pour meurtre en 1658. Certains héritiers ont été ruinés. Il a ensuite été abandonné pendant 20 ans et racheté en 2015.   

L’édifice est actuellement en péril en raison notamment du fait qu’il n’ait pas été habité pendant 50 ans. « Les angles Sud-Ouest et Sud-Est du pignon Sud sont très sérieusement fissurés » explique la Mission Patrimoine. Elle ajoute qu’actuellement un mouvement de bascule de l’ensemble vers l’extérieur s’accentue. La toiture en lauze doit être totalement refaite. Le bâtiment ne peut pas être habité. 

Son propriétaire souhaite le rénover pour accueillir des visites et des événements culturels. Il a d’ailleurs créé l’association des Amis du Château d’Escorolles pour cela. Des travaux doivent débuter en cette fin d’année avec l’objectif de les terminer en une année. 
 

Rochebaron, un château médiéval sur un piton rocheux de Haute-Loire

En Haute-Loire, la Mission Bern a sélectionné les ruines du Château de Rochebaron. Situé à Bas-en-Basset, dans le nord est du département, il est installé sur un piton rocheux de 653 mètres d’altitude. Il est l’un des premiers Châteaux de la Loire. Sa construction débute au XIIe siècle. Il a ensuite évolué au fil des siècles avec des extensions et des aménagements de systèmes de défense. Les seigneurs ont progressivement quitté les lieux dès le XVIIe siècle. La chapelle a été détruite par un incendie à la Révolution. Le dernier propriétaire est mort au XIXe siècle. A l’état de ruines, quelques éléments subsistent comme l’entrée, la tour des prisonniers ou encore la tour triangulaire. Il reste un "témoin précieux de l’architecture défensive du Moyen-Âge" affirme la Mission Patrimoine.

Des désagréments apparaissent sur plusieurs éléments architecturaux. Des « dégradations importantes » ont été observées sur la tour. Les encadrements de baies de la tour sont fortement détériorés. Certains planchers s’effondrent et quelques fissures apparaissent sur des murs. La sécurité des usagers du site est, elle, menacée par l’effondrement du mur d’enceinte sud qui peut provoquer une instabilité. L’espace est actuellement protégé par une barrière en bois. 

L’objectif des travaux, débuté en septembre 2025, est de poursuivre et étendre les activités du site qui est ouvert toute l’année. 

Puy-de-Dôme : la chapelle Sainte-Magdeleine de Saint-Saturnin

La chapelle Sainte Magdeleine est une chapelle romane édifiée au XIe et XIIe siècle. C’est le bâtiment le plus ancien de Saint-Saturnin, commune située à une trentaine de minutes au sud de Clermont-Ferrand. Ses points d’intérêt, le chœur qui se situe dans une tour du rempart de l’ancien fort villageois mais elle possède aussi un portail remarquable et des chapiteaux romans « remarquables » selon la Mission Bern.

Cet édifice est en danger en raison notamment de problèmes sur la toiture en lauze. Des la végétation y est présente. L’étanchéité est vieillissante. L’humidité s’infiltre dans les murs et dans la voute laissant des coulures à l’intérieur. Des champignons ont aussi été observés sur les pierres de taille extérieures. 

La chapelle accueille des expositions culturelles portées par des associations et la municipalité. L’enjeu est de permettre sa conservation mais aussi de pouvoir poursuivre les activités qui s’y déploient. Les travaux, débutés l’été dernier doivent s’achever en 2026. 

 Le montant de la dotation de chaque site départemental sera annoncé en fin d’année, en fonction des ventes des jeux « Mission Patrimoine ».