Loire Layon Aubance : une pétition contre la redevance incitative sur les poubelles
A partir de 2022, les habitants de la communauté de communes Loire Layon Aubance paieront une redevance incitative sur leurs déchets. Au-delà de huit poubelles d'ordures ménagères par an, ils devront payer un supplément. Une redevance "punitive" aux yeux des 1 900 signataires de la pétition.
Dans la communauté de communes Loire Layon Aubance, la redevance incitative sur les poubelles ne fait pas l’unanimité. Cette tarification, où l’on paie en fonction du volume de déchets qu’on produit, entre en vigueur le 1er janvier 2022. L'objectif est de pousser les habitants à réduire leurs déchets.
A partir de 2022, chaque foyer paiera un abonnement annuel dont le prix dépendra de la taille de ses poubelles. Il pourra les sortir douze fois par an pour les déchets recyclables, huit fois par an pour les ordures ménagères. Au-delà de ce chiffre, chaque poubelle supplémentaire lui sera facturée.
1 900 signatures en deux mois
Cela suscite l’indignation de Denis Parès, qui habite Beaulieu-sur-Layon. Il coordonne le collectif "Non à la redevance punitive", qui rassemble une centaine d’habitants de Loire Layon Aubance. Sa pétition a recueilli plus de 1 900 signatures en deux mois.
« On comprend qu’il faille inciter les gens à produire moins de déchets, concède Denis Parès. Ce qu’on conteste dans ce nouveau système, c’est que pour ne pas payer plus cher qu’avant, il va falloir réduire drastiquement ses déchets. »
Six semaines sans sortir la poubelle
Il prend l’exemple des habitants de l’ancienne communauté de communes des Coteaux du Layon (dont fait partie Beaulieu-sur-Layon), qui payaient jusque-là une redevance d’enlèvement des ordures ménagères (REOM), calculée en fonction du nombre de personnes dans le foyer.
« Nos poubelles étaient ramassées 26 fois par an pour 140 euros, relate Denis Parès. Là, si on ne veut pas dépasser 140 euros, il ne faudra pas les sortir plus de huit fois par an, soit une fois toutes les six semaines. Les ordures ménagères peuvent amener des odeurs, surtout l’été, donc on se demande comment on va faire. »
Un chiffre réaliste pour les élus
Pour Yves Berland, vice-président en charge des déchets à Loire Layon Aubance, ces huit passages par an suffisent largement. Il s’appuie sur l’exemple de l’ancienne communauté de communes Loire Layon, qui a mis en place une redevance incitative dès 2015.
« L’abonnement incluait douze levées par an (pour les ordures ménagères), et on s’est aperçus au bout de cinq ans que les foyers équipés de poubelles de 140 litres (comme Denis Parès) ne les sortaient en moyenne que 10,9 fois par an », constate Yves Berland.
Un risque de dépôts sauvages
« En plus, à cette époque-là, on n’avait pas encore étendu les consignes de tri, ajoute-t-il, donc on mettait toujours les pots de yaourt et les barquettes dans les ordures ménagères. Avec l’extension des consignes de tri, ça nous paraît normal de passer à huit levées par an. »
Le collectif d’opposants réclame qu’il y ait au moins quinze levées par an dans le tarif de base. Sinon, Denis Parès dit craindre que certains jettent leurs déchets dans la nature ou les brûlent pour ne pas payer de supplément. S’il n’obtient pas gain de cause, le collectif se dit prêt à descendre dans la rue.
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