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Logement : ne rien dire, un déni de fraternité !
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Logement : ne rien dire, un déni de fraternité !

RCF,  -  Modifié le 20 mars 2021
La chronique d'Habitat et Humanisme Logement : ne rien dire, un déni de fraternité !
Chaque semaine, dans la Matinale RCF, la parole est à l'association Habitat et Humanisme.
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La chronique qui m’est offerte chaque semaine, sur les ondes de RCF me conduit à retenir des sujets d’intérêt général, plutôt que d’en faire un pro-domo pour Habitat et Humanisme ; je pense que vous m’en donnerez acte, volontiers.
 
La cause des plus fragiles nous met au cœur de l’Evangile.
 
Le Père Rondet, Jésuite, qui vient de nous quitter pour la Maison du Père, disait qu’’il n’y a de face-à-face avec Dieu que s’il y a un coude-à–coude avec les hommes. J’entends bien que celui que nous pratiquons pendant ce temps de pandémie ne traduit pas toujours ce face-à-face, encore que, là où il y a de l’amitié, de la bienveillance, de la tendresse, là où on fait face à ce qui déshumanise, ne sommes-nous pas du côté de Dieu, pour être du côté du cœur.  
 
Le royaume des cieux est un cœur immense.
 
Cette semaine, l’un des dirigeants de notre association disait sa tristesse et sa souffrance de voir chaque soir augmenter le nombre de personnes qui n’ont pas d’autre refuge que la voiture pour reposer la tête, ou plus infernal encore, la rue.
 
En ce temps du Carême, j’ai évoqué cette dramatique iniquité que constituent ces logements inoccupés – parfois depuis des années - alors que tant de personnes sont à la recherche d’un toit. Je ne veux pas blesser, mais cette vacance colossale n’est-elle pas une insulte, un mépris à l’égard des plus fragiles.
 
Nos cœurs sont-ils de pierre pour se détourner d’une telle détresse alors que nous pourrions ensemble agir pour bâtir une réelle hospitalité qui donnerait à notre Société des raisons d’espérer.
 
L’Evangile est une clé pour comprendre que le sens de l’existence, c’est l’amour. Pourquoi tant de de verrous. Aurions-nous peur d’aimer…
 
Sans doute, ai-je été maladroit pour ne pas me faire comprendre. Il me faut constater que rien ne bouge bien que des propositions concrètes de partage aient été proposées pour une solidarité active.
Quelles propositions ? Elles tiennent en trois points :
a)     un loyer de 5 € du m² habitable, que nous accompagnerions de 3 autres euros pour faciliter la mise en location à l’attention de personnes fragilisées. Ces 3 autres euros sont recherchés à partir de dons,
b)     une sécurité avec une sous-location, l’association Habitat et Humanisme garantissant le loyer comme locataire principal. Une négociation avec le Ministère du logement est recherchée pour que les bailleurs publics accueillent, en priorité, les bénéficiaires de ce dispositif, l’appartement devant être remis au propriétaire à la date fixée,
c)     des travaux de mise aux normes des logements (maîtrise des charges énergétiques), via une convention avec l’ANAH, instruite et financée par Habitat et Humanisme dans le cadre d’un bail à réhabilitation pour la durée nécessaire et suffisante du retour des fonds propres investis.
 
Un projet clair et solidaire qui ouvrirait bien des portes, j’ose dire, en ces heures de la préparation à la fête de Pâques, que notre terre serait alors fleurie d’une belle espérance, trace du respect de la vie .
 
Chaque jour, des appels différents mais de même nature me sont adressés. Je compte sur votre prière pour que, jamais, je ne puisse m’habituer.
 
Je vous remercie de votre attention, bien fraternellement.
 
Bernard Devert
Mars 2021

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