Lisa Belluco a voté contre la confiance au gouvernement de François Bayrou

Madame la députée, quelle est votre réaction ce matin ?
Lisa Belluco  « C'était attendu et c'est tout à fait cohérent avec le travail que n'a pas fait François Bayrou. C'est-à-dire que non seulement depuis qu'il a été nommé, il n'a pas travaillé à construire du compromis avec aucun des côtés de l'hémicycle mais en plus il a annoncé ce vote de confiance sans avoir au préalable échanger avec les groupes politiques. Ce vote, c'est simplement la conséquence de son absence de compromis, son absence de travail, son absence de dialogue et son inconséquence.

Est-ce que vous avez vu une manœuvre, comme d'autres ont pu le dire, pour échapper de toute façon à une censure ou à la colère qui grimpe puisque demain mercredi 10 septembre  aura lieu une grande mobilisation en France ?
 Je ne sais pas, toujours est-il qu'il nous met dans une situation compliquée, parce qu'au début de la séquence budgétaire, on va se retrouver sans gouvernement, ou avec un gouvernement pour gérer les affaires courantes, comme on a eu l'année dernière et ce n'est franchement pas le moment.  C'est même assez irresponsable de sa part.

Comment vous comprenez ce mouvement «  Bloquons tout ! » ?

Je comprends tout à fait que les Françaises et les Français se mobilisent. La colère monte et la mobilisation pourrait être assez forte. En tout cas, moi je les soutiens ; je ne serai pas à leur côté pour des raisons personnelles mais je soutiens pleinement ce mouvement. Je comprends tout à fait qu'on puisse demander aux personnalités politique dont je fais partie de porter une autre vision, un espoir pour la France, de projeter un avenir où les Françaises et les Français puissent vivre bien. Ce n'est malheureusement pas ce qu'on nous propose aujourd'hui. On ne nous propose que de l'austérité et ça ne fait qu'alimenter la colère de celles et ceux qui ont vu leur niveau de vie baisser.

Comment vous sentez-vous le prochain calendrier ? Est-ce qu'on peut s'attendre à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale ? 

Tout est possible. Et la spécificité d'Emmanuel Macron, c'est qu'il est imprévisible! Il avait plutôt annoncé ne pas vouloir dissoudre l'Assemblée nationale probablement par crainte du résultat des élections qui ne lui seraient vraisemblablement pas favorables, selon les derniers sondages d'opinion. C'est assez difficile de se projeter. Encore une fois, ce serait là aussi, je pense, assez irresponsable de dissoudre dans la période budgétaire et peut-être juste avant les municipales, parce qu'on a les élections municipales en mars. Ce n'est pas le moment de faire peser cette dépense supplémentaire sur les communes puisque pour chaque commune, ça a un coût conséquent d'organiser une élection. Je n'ose donc pas imaginer qu'il puisse y avoir une dissolution jusqu'aux municipales. En revanche, peut-être que les résultats dans les grandes villes des municipales pourraient pousser le chef de l'État à dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale.