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L'inspection générale des affaires sociales enquête sur la petite enfance

L'inspection générale des affaires sociales enquête sur la petite enfance

Un article rédigé par Nathalie Encinas, de l’association 1001mots - RCF, le 28 avril 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023
La chronique 1001mots L'inspection générale des affaires sociales enquête sur la petite enfance

Le dernier rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) sur la petite enfance parle de la qualité de l’accueil et de la prévention de la maltraitance dans les crèches. J’aurais aimé pouvoir vous dire : Enfin ! Moi qui en parlais dans une de mes précédentes chroniques. Mais il n’en est rien ou plus exactement cela aurait pu arriver avant et surtout autrement.

Le rapport de l'Igas peut-il aboutir à une meilleure une reconnaissance des métiers de la petite enfance ? ©Unsplash Le rapport de l'Igas peut-il aboutir à une meilleure une reconnaissance des métiers de la petite enfance ? ©Unsplash

Dans ce rapport, la plupart des points soulevés sont des revendications des professionnels de la petite enfance depuis de longues années. Lors de la mise en place de la PSU (prestation de service unique) liée au financement des crèches par la CAF et à l’ouverture des crèches privées à but lucratif, que n’avons-nous pas entendu alors sur notre incapacité à évoluer ?

 

Je regrette que dans ce rapport, on oublie tous les professionnels qui font très bien leur métier, qui ont un véritable engagement pour les enfants. Qui ont été présents
lors de la crise Covid en accueillant les enfants des personnels qui devaient continuer à assurer leur mission, et qui au final ont été oubliés du Ségur.

 

Cela peut-il aboutir à une reconnaissance de nos métiers et une amélioration des conditions d’accueil ? Je l’espère en tous cas. Car effectivement tout ce qui est proposé dans la perspective d’améliorer la qualité d’accueil de chaque enfant : accueil individualisé, personnel diplômé et en nombre, petit groupe d’enfants par exemple, correspond à ce dont nous avons besoin sur le terrain. Mais, vous allez me trouver terre à terre, il faut des moyens financiers considérables, une véritable politique petite enfance centrée sur l’enfant et ses besoins. Un changement de paradigme sur ce secteur. Une connaissance par les décideurs des enjeux des trois premières années de la vie tellement primordiales avec en face des moyens humains pour parvenir à soutenir chaque enfant.

 

Je suis sceptique et à la fois j’ai envie d’y croire. Mon pessimisme est certainement lié à des années d’évolution et pas vraiment dans le bon sens. Au fait qu’investir dans la petite enfance coûte cher et n’apporte pas de preuves immédiates. Nous avons la chance que des scientifiques travaillent sur le sujet et confortent les professionnelles de la petite enfance dans ce qu’elles savent par expérience sur le terrain. 

 

Le service public petite enfance sera peut-être une opportunité, je l’espère. Les enfants le méritent. Je pense que toutes les réflexions et les décisions qui en découleront doivent partir de l’intérêt de l’enfant. C’est la seule chose qui doit être prise en compte. Sans cela, nous passerons encore à côté. Pour avoir les bonnes réponses, il faut dès le départ se poser les bonnes questions. Que voulons-nous pour demain, quels adultes seront les enfants d’aujourd’hui ? 

 

C’est une question de société. Et nous sommes nombreux à nous investir dans cet objectif. Il y a quelques semaines, lors de notre séminaire, j’ai rencontré les collègues de la PMI (Protection maternelle et infantile) du Loiret qui sont aussi convaincus que nous, à 1001Mots, de l’intérêt des actions en
faveur du jeune enfant. Donner les moyens à un enfant de développer ses potentialités, de soutenir les parents en étant à leur côté, c’est ce qui nous motive et qui nous permet de continuer. Nous savons que ce que nous faisons à du sens. Et peut-être que ce rapport aura l’effet d’un électrochoc ? Espérons-le. Parler de la petite enfance, même en ces termes, c’est peut-être déjà ça qui pourrait faire avancer les choses.

 


 

Chaque semaine, retrouvez Florent de Bodman ou Nathalie Encinas pour décrypter l'actualité touchant à la petite enfance et relayer les actions de 1001mots.

> La chronique 10001mots

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La chronique 1001mots

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