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"L'immobilier pour l’Église française est la variable d’ajustement", selon le journaliste Michel Turin
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"L'immobilier pour l’Église française est la variable d’ajustement", selon le journaliste Michel Turin

Un article rédigé par Clara Gabillet - RCF, le 11 octobre 2022  -  Modifié le 12 octobre 2022
L'Invité de la Matinale Michel Turin, sur les biens immobiliers de l'Eglise

Ce sont des bâtiments qui suscitent l’admiration de nombreux visiteurs, rassemblent des fidèles mais qui sont aussi zieutés par de nombreux investisseurs. Les biens du clergé, qu’ils soient à vendre ou à louer, constituent un marché immobilier assez opaque. Le journaliste Michel Turin publie un livre "Sacré business" aux éditions Robert Laffont, une enquête sur le marché des biens immobiliers du clergé. Il était l'invité de la Matinale RCF. 

Image d'illustration © Unsplash Image d'illustration © Unsplash

Des bâtiments dans les beaux quartiers de Paris aux chapelles abandonnées de petites communes. Tous ces lieux sont convoités par des investisseurs. C'est ce qui a passionné le journaliste Michel Turin, qui a consacré un livre, "Sacré business" (éd Robert Laffont), au marché immobilier entre les diocèses et les congrégations religieuses. 

 

Une pratique religieuse en baisse

 

De nombreux bâtiments sont vides. "Beaucoup de congrégations sont vieillissantes. Les religieuses sont de moins en moins nombreuses, se retrouvent dans des bâtiments immenses et n’ont plus les moyens d’entretenir. Alors des choix se posent aux congrégations de savoir si on les vend. Les ventes de ces bâtiments servent le plus souvent à financer le développement de ces congrégations dans d’autres pays du monde", détaille Michel Turin. 

 

La pratique religieuse diminue en France, et donc les financements de l'Eglise aussi, notamment la quête, le casuel et les dons. "Il faut trouver de l’argent ailleurs. L'immobilier pour l’Eglise de France est la variable d’ajustement, affirme le journaliste. Quand on a besoin de trouver des revenus supplémentaires, on vend des bâtiments mais ce n’est pas simple car parfois les diocèses ne disposent pas librement de ces biens immobiliers quand ils sont des legs."

 

Des transactions avantageuses

 

Mais les investisseurs et promoteurs sont aussi intéressés par ces biens car beaucoup sont classés monuments historiques. "Cela permet en France de bénéficier, quand on achète et fait des travaux, de l’avantage fiscal le plus important. Cela revient à des économies très importantes pour les gens qui paient des impôts sur le revenu", précise Michel Turin. 

 

Concernant les règles qui encadrent les transactions, elles ne sont pas très contraignantes. "Si le montant de la transaction est très important, quand il dépasse 2 millions 500.000 euros, alors le Vatican a un droit de regard. Sinon c’est la loi de l’offre et de la demande", explique le journaliste. 

 

Selon Michel Turin, il est nécessaire de renforcer la transparence sur ces transactions. "Il faut absolument que les vendeurs, les congrégations et les diocèses s’entourent de conseils extérieurs et qu’ils puissent être aidés à vendre dans de bonnes conditions." 
 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'Invité de la Matinale

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