Limitation du chalutage de fond : une annonce qui fait débat
L'annonce a été faite la veille de l'ouverture de la Conférence des Nations Unies sur l'Océan. Dans un entretien à la presse régionale, Emmanuel Macron évoque une limitation du chalutage de fond dans certaines zones des Aires Marines Protégées françaises. Depuis dimanche les réactions sont contrastées. Explications.
Emmanuel Macron évoque une limitation du chalutage de fond dans certaines zones des Aires Marines Protégées françaises.©pixabayA Nice, les échanges se poursuivent à la Conférence des Nations Unies sur l'Océan. La rencontre, lancée lundi, rassemble jusqu'au 13 juin de nombreux dirigeants, scientifiques et associations. Emmanuel Macron n'a pas attendu la fin du sommet pour les premières annonces. Dans un entretien accordé à la presse régionale, le chef de l'Etat a évoqué, dimanche, la limitation du chalutage de fond dans certaines zones des aires marines protégées françaises. Emmanuel Macron a admis que cette technique de pêche, qui râcle le fond de la mer, "vient perturber la biodiversité et des écosystèmes qu'il faut apprendre à protéger."
"Une vision trop simpliste de l'océan"
Depuis dimanche, les réactions se multiplient. Si certaines associations environnementales saluent un "bon premier pas" d'autres pointent un manque d'ambition. Dans un communiqué, Bloom estime que "le Président a mis en scène l'annonce du statu quo !"
Pour l'ONG, Emmanuel Macron confirme "l'imposture de la politique de protection maritime de la France." Contacté au téléphone, depuis Nice, Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, estime qu'il faut, en effet, aller beaucoup plus loin. "Nous avons une vision beaucoup trop simpliste de l'océan", commente la militante. Sa crainte : que l'on ajoute plus de filets dans des zones où cette technique serait plus impactante que le chalutage de fond. "Cela pourrait être extrêmement contre productif." Pour Lamya Essemlali :
il est fondamental d'adapter les techniques de pêche au cas par cas, en fonction des réalités, des écosystèmes et des espèces.
De son côté, Olivier Le Nézet, président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, salue une mesure prise en concertation avec la profession. Le fruit d'un travail de longue date pour identifier, notamment, les zones à risques. Pour Olivier le Nézet, pas question de stigmatiser les engins et techniques. "L'enjeu est de protéger cette biodiversité."
C'est un besoin réel de la profession si elle veut bénéficier d'une ressource durable dans le temps."

