Ligne Montpellier-Perpignan : la Chambre d’agriculture de l’Hérault lance un appel à projets pour soutenir les exploitations impactées
Face aux impacts de la future ligne ferroviaire Montpellier-Perpignan sur les terres agricoles, la Chambre d’agriculture de l’Hérault lance un appel à manifestation d’intérêt pour soutenir des projets collectifs et renforcer la résilience des exploitations.
Objectif : soutenir des projets collectifs et renforcer la résilience des exploitations © DNLa construction de la future ligne ferroviaire Montpellier-Perpignan (LNMP) entraîne une artificialisation importante des terres agricoles dans l’Hérault. Pour accompagner les exploitations concernées, la Chambre d’agriculture du département lance un appel à manifestation d’intérêt (AMI) destiné à faire émerger et soutenir des projets agricoles collectifs. Cette démarche s’inscrit dans le cadre strict de la Compensation Collective Agricole (CCA), une obligation réglementaire encadrant les grands projets d’aménagement du territoire.
Une compensation prévue par la loi
Cet outil de compensation agricole collective repose sur un dispositif fixé par la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt votée en 2014. Il s’applique aux grands projets qui entraînent une perte de terres agricoles : infrastructures ferroviaires, zones d’urbanisation ou encore grands parcs photovoltaïques.
"C’est un dispositif très encadrant, fondé sur les principes éviter, réduire, compenser, déjà connus dans l’aménagement du territoire mais encore peu dans le milieu agricole", rappelle Alexandre Pailhès, responsable du dossier à la Chambre d’agriculture.
Dans le cas de la LNMP, le maître d’ouvrage SNCF Réseau doit réaliser une étude préalable agricole, proposer des mesures d’évitement et de réduction, puis compenser les impacts inévitables. Pour conduire cette stratégie, SNCF Réseau a choisi de s'appuyer sur l’expertise de la Chambre d’agriculture de l’Hérault.
Un appel pour faire émerger les besoins du territoire
L’AMI vise à identifier les projets collectifs capables de répondre aux besoins agricoles du territoire et d’accompagner les exploitations dans une période de transformation majeure.
Quatre conditions guident la sélection : bénéficier directement à l’agriculture, créer de la valeur économique agricole, s’appuyer sur une dimension collective forte et enfin être situés dans le périmètre concerné, soit 56 communes entre Montpellier et Béziers.
L’objectif est aussi d’évaluer la maturité de projets déjà amorcés et d’en faire émerger de nouveaux, au plus près des contraintes locales.
Un impact agricole très important
L’emprise de la LNMP représente plus de 1 000 hectares, rappelle Alexandre Pailhès, dont 447 hectares de surfaces agricoles utiles (SAU) selon l’étude réalisée en 2021. La moitié de ces terres sont irrigables et 3 % sont en agriculture biologique.
Au total, 270 exploitants et 11 structures collectives sont concernés.
"L’objectif de la compensation est de reconstituer la perte économique et d’investir dans des projets qui redonnent de la valeur aux filières touchées", souligne Alexandre Pailhès.
La Commission départementale de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF), présidée par le préfet du département a validé trois axes prioritaires. D’abord l’accès à l’eau, enjeu majeur en contexte de changement climatique et l’accès au foncier, devenu crucial dans un département sous forte pression. Enfin, la modernisation des outils de production, pour améliorer efficacité, résilience et compétitivité.
D’autres sous-thèmes peuvent être intégrés, comme la qualité alimentaire, la valorisation économique des productions ou encore le développement des circuits courts.
Diversifier les projets et soutenir l’innovation
Après un premier appel à projets spécifiquement dédié à l’accès à l’eau, aujourd’hui clôturé, ce nouvel AMI s’ouvre largement.
"On attend le plus de réponses possibles. L’idée est de pouvoir financer un maximum de projets, pour renforcer la résilience, l’innovation, la production et la commercialisation", précise Alexandre Pailhès.
Les exploitants et structures collectives ont jusqu’au 31 janvier 2026 pour déposer leurs candidatures. Une échéance large, pensée pour permettre au plus grand nombre de bâtir des propositions solides et adaptées au territoire. Toutes les informations sont à retrouver sur le site de la Chambre d’agriculture de l’Hérault.


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