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Liberté de la presse, où en est-on en 2024?

Un article rédigé par Armelle Delmelle - 1RCF Belgique, le 3 mai 2024 - Modifié le 3 mai 2024
16/17Chronique : journée mondiale de la liberté de la presse

Le 3 mai est la journée mondiale de la liberté de la presse. Les guerres, les lois et même parfois la volonté de certains citoyens peuvent être des freins à la liberté de la presse. Chaque année, à l'occasion de cette journée Reporter Sans Frontière (RSF) sort son classement par pays. 

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Allons vers le positif et donc commençons par le négatif. Tout en bas du classement on retrouve l’Érythrée avec un score de 16,64%. Elle est à peine devancée par la Syrie (179), Afghanistan (178) et Corée du Nord (177). Cette fin de classement n’a rien de surprenant au vu de la situation dans ces pays. 
 

On note aussi que la Russie remonte de 2 places pour se placer en 162e au lieu de 164e en 2023, mais attention, son score est passé de 34, 77% à 29, 86%. La situation n’est donc pas meilleure. 


Notre prochain arrêt et la Palestine. Comme on peut s’en douter c’est plus que compliqué pour les journalistes d’être sur le terrain. La Palestine est classée 157e sur 180 avec un score de 31,92%. Une place de moins et 6 points de moins qu’en 2023. Depuis le 7 octobre plus de 100 journalistes ont été tués, au moins 22 dans l’exercice de leur fonction. En Cisjordanie également la pression s’est accrue et les arrestations de journalistes se sont multipliées. 


Depuis le 1er janvier 2024, ce sont 4 journalistes qui ont perdu la vie et 5 journalistes et collaborateurs de médias qui ont été enfermés. D’après RSF, la Palestine est devenue le pays le plus dangereux pour les professionnels des médias. 


La suite du classement est principalement constituée de pays d’Afrique, d’Asie et quelques-uns d’Amérique Latine. Le premier pays européen que nous retrouvons en remontant le classement est la Géorgie, qui a fait une chute vertigineuse depuis l’année dernière. Le pays est passé de 77e place à la 10e et pour cause : “les ingérences des autorités mettent à mal les efforts entrepris pour améliorer la liberté de la presse. L'environnement reste hostile aux médias indépendants et d'opposition, avec un nombre croissant d’agressions verbales et physiques contre les journalistes, et des tentatives d'adoption de lois visant à marginaliser ces médias et à réduire l'espace de liberté d'expression,” indique RSF. 


Deux places plus haut c’est Israël qui occupe la 101e place. L’analyse de RSF pour Israël est la suivante : “Le paysage médiatique israélien a été impacté par la nomination du nouveau gouvernement fin 2022, dirigé par un courant politique conservateur. Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l’armée israélienne le 7 octobre 2023, à la suite de l’attaque meurtrière du Hamas, plus de 100 journalistes ont été tués en six mois par l’armée israélienne dans l’enclave palestinienne. Les pressions sur les journalistes en Israël se sont accrues. Les campagnes de désinformations et les lois liberticides se sont multipliées.” En Israël, même s'il n'y a pas eu de décès de journaliste depuis le 1er janvier, ce sont 37 arrestations qui ont eu lieu. 


Remontons un peu plus vite vers le positif. L’Ukraine se trouve à la 61e place. Une belle remontée puisqu’elle occupait la 79e place l’an dernier. On s'en doute, “le conflit avec la Russie menace la survie de la sphère médiatique ukrainienne. Dans cette "guerre de l'information", le pays est en première ligne pour résister contre l’expansion du système propagandiste du Kremlin.” A noter qu’il n’y a eu ni décès ni détention de journaliste dans le pays depuis le début de l’année ce qui est positif au vu du contexte. 


Avant d’arriver à la Belgique nous faisons encore un arrêt aux États-Unis qui occupent la 55e place. Avec leur score de 66, 59% les USA ont perdu 10 place en un an. “Après avoir connu une brusque hausse en 2020, les violations de la liberté de la presse ont considérablement diminué aux États-Unis. Cependant, d’importants obstacles structurels persistent dans ce pays, autrefois considéré comme un modèle en matière de liberté d’expression.”
 

Où en est la Belgique dans ce classement? 
 

Nous sommes 16e! Au lieu de 31e l’an dernier. Notre score actuel est de 81,49%. 
“En dépit d’un degré de confiance relativement élevé envers la presse, les journalistes belges subissent parfois des agressions et des intimidations lors de la couverture des manifestations. Les menaces en ligne sont fréquentes et ciblent surtout les femmes. Si le secteur des médias est protégé par un cadre législatif efficace, la censure préalable décidée par un tribunal en 2023 est un incident préoccupant” pour RSF. 
 

Cette censure préalable concernait une enquête d’un média flamand concernant l’attitude de l’ancien président de Vooruit, le parti socialiste flamand, cette décision a finalement été revue en appel.
 

À titre indicatif, nos voisins français sont 21ème. Ils remontent de 3 place avec un score très légèrement plus bas qu’en 2023. 
 

Le top 5
 

En 5e place nous avons la Finlande, les Pays-Bas sont 4e. Le trio de tête est comme souvent composé des pays nordiques: la Suède en troisième position, le Danemark deuxième et la Norvège sur la plus haute marche du podium avec un score de 95,18%. C’est encore mieux qu’il y a un an. 
 

En Belgique nous avons de la chance de travailler dans un pays du top 20. Même s'il peut y avoir des améliorations, c’est déjà pas mal. Évidemment, nos pensées vont à nos collègues dans le monde qui se mettent en danger en exerçant leur métier et en particulier vers les journalistes décédés à Gaza depuis le 7 octobre dernier. Nous pensons également aux 570 journalistes et collaborateurs des médias actuellement détenus dans le monde. 

Le 16/17 ©1RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
16/17
Le 16/17 ©1RCF
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