L’hospitalité, l'ADN de Taizé
RCF / Alexia Steulet - L'hospitalité est le thème de l'année 2019 à TaizéLA SEMAINE SAINTE À TAIZÉ - Cette année, RCF vous propose de vivre la Semaine sainte avec les frères de Taizé. Une programmation exceptionnelle au rythme de la communauté à suivre en direct du 18 au 21 avril.
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"N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges"
(Lettre aux Hébreux, 13, 2)
L'hospitalité : le thème de l'année 2019
L'hospitalité, un thème qui "nous conduit à questionner l’image que nous nous faisons de Dieu : il n’exclut jamais, il accueille chacun", écrit Frère Aloïs, le prieur de Taizé. "L'hospitalité", un mot cher au cœur de Frère Roger (1915-2005), le fondateur de la communauté, et une réalité concrète vécue depuis ses origines en 1940.
Accueillir, l'adn de Taizé
En 1940, quand Frère Roger arrive à Taizé, le petit village de Saône-et-Loire est en zone libre, non loin de la ligne de démarcation. "Très vite on lui a demandé d'accueillir et de cacher des personnes qui fuyaient la guerre et l'occupation allemande", raconte Frère David. Pour lui, "c'est très beau d'imaginer que Frère Roger a été sollicité" : c'est d'abord des gens qui ont frappé à sa porte, alors qu'il était seul, "espérant qu'un jour il y aurait une communauté".
Après la guerre, Frère Roger a de nouveau été sollicité pour accueillir des enfants laissés orphelins. De trois ou quatre, ils sont devenus une vingtaine d'enfants et certains ont grandi à Taizé. Frère Roger a pu les accueillir grâce à l'aide de sa sœur Geneviève. Quand des frères sont venus rejoindre Frère Roger, l'accueil s'est développé et petit à petit ils ont compris que "la présence de jeunes n'était pas incompatible avec la vie monastique".
Pourquoi accueillir ? "À cause de notre foi et parce que le Christ vient à nous à travers le plus petit, le plus faible"
LE SENS SPIRITUEL DE L'ACCUEIL
Pourquoi accueillir ? "À cause de notre foi", répond Frère David, et "parce que le Christ vient à nous à travers le plus petit, le plus faible". Le frère de Taizé rappelle que le Christ sur la croix a les bras ouverts : "il accueille toute l'humanité, et si nous voulons nous laisser accueillir par cet amour du Christ, nous ne pouvons pas rester indifférent aux autres, à ceux qui en ont besoin".
"Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger" (Mt 14, 16) Ce sont les paroles du Christ que Frère Roger a dites à Orsi et Ferenc Hardi quand, en 1998, il leur a demandé de venir vivre à Taizé. "Les mots de Frère Roger nous animent encore aujourd'hui, il voulait nous confier la responsabilité de nourrir les foules à Taizé."
Originaires de Hongrie, Orsi et Ferenc Hardi vivent à Taizé, au service de la communauté, depuis environ 20 ans. "On a commencé comme tous les jeunes, nous sommes venus à Taizé pour une semaine, c'était une expérience bouleversante... Un beau jour on a reçu un coup de fil de Frère Roger qui nous a demandé de revenir : ça semble tout simple comme ça, évidemment c'était quelque chose qui a changé notre vie, on est arrivés pour un an et on est toujours là, ça va faire 20 ans maintenant."
