L’hospitalisation à domicile se développe en Normandie
5 minutes pour comprendre… l’intérêt croissant des patients normands pour l’hospitalisation à domicile. En 2024, l’activité de l’HAD a connu une hausse de 4,3% par rapport à 2023. Explications avec Laurent Fayard, délégué régional de la FNEHAD.
22 structures d'hospitalisation à domicile existent en Normandie. © FreepikL'hospitalisation à domicile (HAD) semble intéresser de plus en plus les patients normands avec une hausse d’activité de 4,3% en 2024. En Normandie, 22 structures d'hospitalisation à domicile offrent aux patients cette option. Laurent Fayard, délégué pour la Normandie de la FNEHAD, la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile, a répondu à nos questions sur RCF Normandie.
RCF : Dans quels cas l'hospitalisation à domicile peut-elle être mise en place ?
Laurent Fayard : Il faut avoir en tête que, si le patient n’était pas pris en charge par une structure d’hospitalisation à domicile, il serait hospitalisé dans un établissement de santé tel qu’un centre hospitalier ou une clinique. La structure d’hospitalisation à domicile a les mêmes règles et les mêmes devoirs qu’un établissement de santé ambulant sauf que les patients sont chez eux. Ensuite, on a toute une logistique qui se met en place. La mise en place de l’hospitalisation à domicile se décide soit par le médecin traitant, par le praticien hospitalier ou par la régulation du Samu. Elle va permettre deux choses : soit de raccourcir le séjour hospitalier, soit d’éviter l'hospitalisation à l’hôpital.
RCF : L’activité de l’hospitalisation à domicile progresse en Normandie : + 4,3% en 2024 par rapport à 2023. Comment l’expliquer ?
Laurent Fayard : Je crois qu’il y a deux choses. La première est qu’il y a une forte demande des Normands et des Français de pouvoir revenir au domicile, c’est un vrai changement de société que l’on n’avait pas il y a 15 ans. Il y un souhait de raccourcir les séjours à l’hôpital voire d’être pris en charge par une équipe pluridisciplinaire chez soi. On le voit beaucoup sur les soins palliatifs, sur la fin de vie, où une grande majorité des personnes souhaitent pouvoir terminer leurs jours chez elles.
Les hôpitaux se restructurent, des lits ferment, les techniques médicales s’améliorent donc il y a moins besoin de rester à l’hôpital.
La deuxième explication est que les hôpitaux se restructurent, des lits ferment, les techniques médicales s’améliorent donc il y a moins besoin de rester à l’hôpital. Donc cette possibilité de pouvoir faire les soins à domicile est proposée à partir du moment où un médecin valide cette prise en charge, que le patient est relativement stable et n’a pas besoin d’un plateau technique, d’un bloc opératoire à proximité et que l’on peut pratiquer les différents soins à domicile. Encore faut-il que le domicile soit adapté et que les différentes conditions soient réunies.
RCF : Vous parliez d’un souhait de revenir au domicile. Le domicile est-il destiné à devenir un lieu de soins à part entière ?
Laurent Fayard : Quand on prend le patient en charge à son domicile, c’est complètement un lieu de soins. [...] On a des infirmières de coordination qui vont au domicile, qui font des évaluations, on a des checklist de façon à pouvoir regarder tous les éléments : la possibilité de mettre un lit médicalisé au domicile, un fauteuil adapté, que l’hygiène soit correcte… de façon à pouvoir faire les soins dans les meilleures conditions.


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