L'héritage idéologique du pape François

Le pape François laisse derrière lui tout un héritage idéologique, notamment sur les questions écologiques.

Le pape de l’écologie intégrale

L’encyclique Laudato si’, publiée en 2015, a marqué les esprits. C’est la seconde encyclique du pape François, qui traite des questions environnementales et sociales. Elle a eu un impact au-delà de la sphère catholique. Selon Marie-Hélène Lafage, Laudato Si’ a unifié les différentes dimensions de la vie : la foi et l’engagement. “Cette manière de regarder le monde et ses différentes questions, qu’elles soient économiques, sociales ou écologiques, comme un même sujet.”

Il était véritablement engagé dans l’écologie au sens humain du terme, pour qu’on respecte toute la création, pas seulement la nature mais aussi l’homme, créé par Dieu.

L’encyclique Laudato Si’ a cependant soulevé des passions sur la question d’écologie intégrale. “Cela veut dire prendre soin de la personne du début à la fin de sa vie”, explique Pauline de Torsiac. Cette notion implique donc le droit à l’avortement et la question de fin de vie, des sujets clivants chez les catholiques et au sein de la société. Le pape parlait de la “culture du déchet”, dans le sens du respect de la vie du début à sa fin naturelle. “Il était véritablement engagé dans l’écologie au sens humain du terme, pour qu’on respecte toute la création, pas seulement la nature mais aussi l’homme, créé par Dieu”, souligne Étienne Pépin.

Le pape des périphéries

Selon Étienne Pépin, trois aspects ont marqué le pontificat des périphéries durant ces douze dernières années : l’attention portée aux migrants, la volonté de soigner la planète en promouvant l’écologie, et la rencontre des chrétiens du bout du monde et des autres religions.

Un quatrième aspect caractérisait le pape François : celui de communicateur. Le pape François, à travers notamment l’encyclique Laudato si’, avait la volonté de ne pas s’exprimer seulement aux chrétiens mais à tous les hommes de bonne volonté, avec une dimension universelle. “Il y a une dimension importante de stratège politique et de communicateur qu'avait le pape François, ainsi qu'une dimension géopolitique. C'est-à-dire que Laudato si’, c'est un texte qui sort avant la COP 21, avec l'intention aussi de pouvoir jouer un rôle dans cette période-là”, analyse Marie-Hélène Lafage.

Il y a une dimension importante de stratège politique et de communicateur qu'avait le pape François, ainsi qu'une dimension géopolitique. 

Dès son élection, le pape a communiqué en cassant les codes, notamment en refusant d’habiter dans les appartements dorés à Rome. Pauline de Torsiac rappelle qu'il a “préféré la résidence Sainte-Marthe, beaucoup plus simple. Il parlait de manière plus simple. Il avait ce style assez proche. On l’a vu dans ses voyages, et même jusqu'à presque son dernier souffle quand il était auprès des fidèles, passant en papamobile quelques heures seulement avant sa mort.”