"L’espérance est un combat", selon Sœur Véronique Margron
Après 9 ans à la tête des religieux et religieuses de France (CORREF), Sœur Véronique Margron cède sa place. Son mandat a notamment été marqué par le rapport de la CIASE. Au micro de Pierre-Hugues Dubois, elle revient sur ses années passées à la présidence de l’association.
Sœur Véronique Margron © Mélanie Niemiec"Nous sommes condamnés à l'espérance mais c’est une bienheureuse espérance". Ces mots sont ceux de Sœur Marie-Antoinette Saadé et Constantin Sigov, deux témoins qui se sont exprimés lors de la dernière assemblée plénière de la CORREF. Inspirée par leurs propos, sœur Véronique Margron affirme que "sans l’espérance, face à un sujet aussi grave que les abus, on s’effondre".
Un mandat marqué par la gestion des violences sexuelles dans l'Église
5 octobre 2021. Le rapport de la CIASE, dit "rapport Sauvé", est rendu public. Ce document évalue qu’entre 1950 et 2020, environ 216 000 mineurs ont été victimes de violences sexuelles commises par des clercs ou religieux en France. "Ce qui est terrifiant, c’est ce que ce rapport dévoile de la manipulation de la foi. Je ne m'en remettrai jamais", déclare Sœur Véronique Margron. Seulement deux mois après sa nomination, elle avait commencé à recevoir des témoignages de victimes. "Elles me racontaient ce qu'elles avaient subi, qu'elles avaient parlé, écrit à un supérieur religieux ou à un évêque sans avoir été entendues", se souvient-elle.
Le Christ en croix était mon compagnon indéfectible.
Une rencontre sous le signe de l'amitié
Pour Sœur Véronique Margron, la publication du rapport de la CIASE a provoqué une certaine "prise de conscience au sein de l’Église de France". Même s’il est "encore difficile d'embarquer tout le monde", ce qui compte, "c’est que ce mouvement continue", explique-t-elle. Lors de la dernière assemblée plénière de la CORREF à Lourdes, du 18 au 22 novembre, l’ancienne présidente a ressenti "une vraie maturité de l'ensemble des supérieurs majeurs dans les prises de parole". Elle a aussi été très marquée par l’amitié et la joie dont tous les participants ont fait preuve, affirmant qu’ils étaient "très heureux de se retrouver ou de se rencontrer". "Cela s’est beaucoup manifesté dans ces assemblées, y compris malgré ou peut-être à cause de leur gravité", explique-t-elle.


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