Les vendanges du cœur reviennent à Tain-l'Hermitage : 350 bénévoles pour le don de moelle osseuse
Ce dimanche 7 septembre, les rangs de vignes du domaine Chapoutier, à Tain-l’Hermitage, accueilleront une armée pacifique de 350 bénévoles. Les Vendanges du Cœur font leur grand retour pour une nouvelle édition sous le signe de la solidarité. Depuis plus de 30 ans, cette journée pas comme les autres associe la passion du vin à un engagement vital : sensibiliser au don de moelle osseuse.
Vendange, images d'illustration ©PexelsUne histoire née "au pied levé"
C’est en 1993 que naissent les Vendanges du Cœur. Une année "test", improvisée "au pied levé", selon les mots de Michel Chapoutier, figure incontournable du vignoble et fondateur de l’événement. Une cinquantaine de personnes sont réunies alors, presque sur un coup de tête. Mais dès 1994, l'opération prend une tout autre ampleur, grâce à une organisation plus poussée et un message clair : récolter du raisin, oui, mais surtout récolter des promesses de vie.
Le véritable déclic ? La petite Bérangère, dont l’histoire a profondément marqué Michel Chapoutier. La fillette, atteinte d’une leucémie, ressemblait "comme deux gouttes d’eau" à sa propre fille Mathilde. Elle n’a pas pu être sauvée. Mais son souvenir a semé la volonté de faire grandir le registre national des donneurs de moelle osseuse. Depuis, chaque édition des Vendanges du Cœur porte cette mémoire et cet espoir.
Un don rare... et vital
Le don de moelle osseuse reste l’un des plus complexes : la compatibilité est extrêmement rare, estimée à 1 sur 1 000 000. C’est pourquoi l’élargissement du registre est essentiel. Plus il y a de donneurs potentiels, plus il y a de chances de sauver une vie.
Les Vendanges du Cœur ont déjà permis à plus de 3 000 personnes de la Drôme et de l’Ardèche de s’inscrire sur les fichiers de donneurs. Et cette année encore, 350 bénévoles participeront à cette mission : vendanger, mais aussi “évangéliser” au don de moelle osseuse, en informant le public et en récoltant des promesses d’inscription.

Donner du temps, pas de l'argent
“Tous à égalité”, insiste Michel Chapoutier. “Les plus aisés peuvent donner, mais du temps, tout le monde en a : chefs, salariés, dans le même panier.” Les bénévoles n’offrent pas d’argent, mais de leur temps, pour un travail de vendange réalisé gratuitement et avec le cœur.
Le résultat est double : non seulement la sensibilisation progresse, mais les économies réalisées sur les coûts de vendange (salaires, charges, etc.) sont reversées à l’Établissement Français du Sang (EFS).
En 2024, ce sont 17 000 euros qui ont ainsi été donnés à l’EFS grâce à l’opération.


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