Les risques sismiques liés à la géothermie à Strasbourg
Le Grand Est célèbre ce 4 décembre la journée de la géothermie dans l'hôtel de région de Strasbourg. Cette énergie verte très répandue dans le sol du Grand Est est souvent associée aux risques de séismes après plusieurs événements ayant eu lieu dans la région.
RCFAvec plus de 3 800 installations géothermiques et des sols très favorables à son expansion, le Grand Est est la région française avec le plus grand potentiel de développement pour cette énergie emmagasinée sous la surface. Pour la récupérer à des mètres de profondeur (géothermie profonde), il faut forer un ou plusieurs puits et y injecter de l'eau froide. Celle-ci se réchauffe naturellement au contact des roches chaudes souterraines, puis remonte par un autre puits. Elle peut ensuite y être exploitée. Ce système en boucle fermé permet d'obtenir de la chaleur mais aussi de l'air frais. Une aubaine qui a pu être défaillante.
Plusieurs séismes à Strasbourg
"Dans nos contextes du Grand-Est et particulièrement en Alsace, la géothermie est associée au désordre géologique", reconnait Eléonore Dalmais, représentante régionale de l'Association Française des Professionnels de la Géothermie. L'opinion publique se souvient en effet encore de la série d’événements sismiques culminant à 3,5 qui ont eu lieu à l'automne 2020 au nord de Strasbourg. "Les deux puits communiquaient mal ensemble et donc on a injecté beaucoup trop d’eau", raconte la spécialiste. Ces épisodes ont conduit la préfecture à demander l'arrêt des travaux menés par l’entreprise Fonroche Géothermie à Vendenheim (GéoVen) et à la suspension de trois autres projets situés à Eckbolsheim, Hurtigheim, Illkirch-Graffenstaden-Graffenstaden.
Un cadre réglementaire renforcé
Depuis, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a créé une carte permettant de mieux répertorier les zones où les forages présentent un risque accru de sismicité. L'encadrement de ces projets a augmenté, permettant selon Eléonore Dalmais, d'avoir des points d'étapes avec "des feux de signalisation" avant de poursuivre. Apporter "un cadre plus précis et plus restrictif à la réglementation et aux agréments" faisait d'ailleurs partie des demandes des professionnels du secteur consultés en 2023 par l’agence de la transition écologique (ADEME) et la Région, dans une étude locale.


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