Les protestants d'Alsace réfléchissent à valoriser "l'essentiel"
L’ Assemblée de l’Union des Eglises protestantes d’Alsace (UEPAL) a présenté notamment les résultats de la grande consultation des chrétiens sur les orientations de l’UEPAL à l’horizon 2035.
Assemblée de l'UEPAL - DRTransmettre l’évangile, faire de la place aux jeunes, l'écologie et le vivre-ensemble, placer les plus vulnérables au centre, réformer les structures d'Église : voilà dans l'ordre les priorités qui ressortent de la consultation lancée en novembre dernier. L'objectif était de fixer "les caps", comprenez orientations, de l'Union des églises protestantes d'Alsace et de Moselle pour les dix prochaines années.
Une première consultation "démocratique" encore timide
Jusqu'ici ces fameux "caps" étaient fixés par l'Assemblée composée des représentants des différentes instances de l'UEPAL au début du mandat de chaque président. Peu de temps après son élection en juin 2024, Isabelle Gerber a décidé de modifier la méthode en donnant la possibilité à chacun de donner son avis en fonction de 10 thématiques proposées par elle-même.
C'était donc une première pour les fidèles de l'UEPAL, et ce ne sera certainement pas la dernière. Sur les 300 000 protestants présents sur les deux départements alsaciens et celui de la Moselle, près de 900 personnes se sont exprimées, soit 0,3%. Une participation somme toute modeste pour cette première consultation historique. Les répondants ont cependant demandé à réitérer la démarche, un indicateur encourageant pour la présidente de l’Union des églises protestantes d’Alsace et de Lorraine. "C'est une bonne nouvelle, se réjouit Isabelle Gerber. Si les gens se sentent concernés et co-constructeurs, la réception de la synthèse que nous en ferons sera plus facile."
Vivre l'essentiel et mieux intégrer les jeunes
En tête des priorités se trouve le cap intitulé « vivre l’essentiel », c’est-à-dire transmettre l’évangile et célébrer. Vient ensuite la nécessite de « faire place aux jeunes ». Si ces derniers sont loin d'être le public ayant le plus participé à cette consultation, la préoccupation de leur intégration au sein des communautés locales a su émerger.
En réponse à cette consultation est né un collectif de jeunes croyants réunis sous le nom de "Jeunes engagés pour l’avenir de l’église", composé de protestants trentenaires inquiets de la baisse de leur effectif et des propositions propres à la jeunesse. "Nous nous sommes rendus compte qu'il y avait de moins en moins de jeunes impliqués dans les paroisses", explique Sony Ndhago Tschita, apprenti pasteur et représentant du collectif. Ils regrettent aussi le manque proposition idoines, comme le rassemblement La Parole est dans le pré, à l'arrêt depuis le Covid.
c'est un chantier énorme que celui de changer notre manière d'être Eglise.
Un appel à réformer les structures
"Paradoxalement, de nombreux jeunes sentent ce besoin de s'impliquer pour faire avancer les choses. Certaines paroisses manquent de structure quand d'autres ont des personnes référentes qui pourraient accompagner ces jeunes." De nouvelles structures pour mieux accompagner les jeunes, et au-delà : une thématique bien présente aussi dans la consultation.
La présidente est consciente de l’ampleur de la tâche : "c'est un chantier énorme que celui de changer notre manière d'être Eglise. Cela passe peut-être par des réformes structurelles, un moyen au service de l'essentiel."
Autre thèmes plébiscités par les participants : « préserver la planète et le vivre ensemble ».
Reste désormais aux représentants de l’Union de rédiger un programme clair qui fixe les orientations et priorités de l'Église jusqu'en 2035. Il devrait être présenté à la rentrée de septembre.
