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Les propositions de la Conférence des Evêques de France pour lutter contre les abus sexuels
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Les propositions de la Conférence des Evêques de France pour lutter contre les abus sexuels

Un article rédigé par Damien Leboulanger - RCF,  -  Modifié le 28 juin 2021
3 questions à Les propositions de la Conférence des Evêques de France pour lutter contre les abus sexuels
​Le pape François présidera à partir de jeudi prochain, et jusqu'au 24 février, un sommet sur la protection des mineurs dans l’Eglise, à Rome.
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Il s’agit d’un rendez-vous exceptionnel dans sa forme, qui doit permettre au pape et à ses pairs de réfléchir sur les évolutions à apporter face à la question de la pédophilie. Le président de la Conférences des Evêques de France, l’archevêque de Marseille, Mgr Georges Pontier, y sera présent. Il se rendra à ce sommet avec des propositions très concrètes, soumises par des victimes d’abus sexuels au sein de l’institution.
 

Quel est l’objectif de ce sommet sur la protection des mineurs ?

"L’objectif est double. Le premier est de donner un message fort sur la prise de conscience en Eglise du drame que sont la pédocriminalité et la pédophilie. Des drames présents partout, mais d’une manière particulière au sein de l’Eglise, puisqu’elle est connotée d’une réalité spirituelle. On démolit physiquement, psychologiquement, mais aussi spirituellement des personnes" explique le président de la Conférence des Evêques de France.

Vous pensez que cette prise de conscience n’est pas suffisamment présente aujourd’hui dans l’Eglise ?

"Elle ne sera jamais assez pleine tant qu’il y aura encore des faits malheureusement, et tant que les victimes ne seront pas encouragées à s’exprimer et à rendre compte de ce qu’elles ont subies" ajoute-t-il.

Que peut-on espérer de ce sommet ?

"Ce qu’il faut en attendre, ce n’est pas tant un texte qu’une poursuite d’un chemin de conversion, de révision de nos pratiques localement, et de notre engagement pour que ce fléau s’arrête. Et donc ce rassemblement aura des conséquences dans les différents pays, avec l’engagement des épiscopats et de toute la communauté ecclésiale car si les évêques et la hiérarchie a été défaillante, l’ensemble du peuple de Dieu a aussi été défaillant, avec des choses qui n’ont pas été dénoncées et qui auraient dû l’être" précise Mgr Pontier.
 

Les propositions de la CEF et des victimes

Mercredi 13 février dernier, l'archevêque de Marseille a dévoilé les propositions qu'il fera à l'occasion du sommet organisé au Vatican. Des propositions qui font écho à celles faites par les victimes qu’il a lui même rencontrées le même jour. Parmi elles, la création d’une instance pénale ecclésiale spécialisée sur la question de la pédophilie. A l’échelle nationale ou provinciale, cette sorte de tribunal écclésiastique serait constitué d’experts qui ne traiteraient que ces dossiers sensibles.

Autre piste de réflexion que portera le président de la Conférence des Evêques de France lors de ce sommet : une meilleure gestion des archives diocésaines et épiscopales, considérant que l’approche de ces dernières par l’Eglise restent à ce jour très incomplète au regard du droit français, notamment concernant le passif de chaque prêtre.

De leur côté, les victimes d'actes pédophiles dans l'Eglise ont soumis à Mgr Pontier l'idée de créer un statut de victime, qui passerait par "le droit, pour chacune d'entre elles, à un procès canonique pénal", et "la mise en place d'un fonds d'indemnisation interdiocésain national" pour les réparations financières.

L'objectif, d'après le président de la CEF cité par l'AFP, est de "créer un climat [pour] qu'aucune victime n'ait peur de s'exprimer à ce sujet. Ce serait une conversion profonde", évoquant par ailleurs "une omerta qui a été dramatique".

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Émission 3 questions à © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
3 questions à

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