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Les pèlerinages à Jérusalem doivent reprendre, assure le frère Olivier Poquillon

Les pèlerinages à Jérusalem doivent reprendre, assure le frère Olivier Poquillon

RCF, le 22 octobre 2025 - Modifié le 23 octobre 2025
L'Invité de la Matinale"La liberté religieuse est menacée parce qu’elle est souvent ignorée", affirme le frère Olivier Poquillon

L'Aide à l'Église en Détresse (AED) a publié l’édition 2025 de son rapport sur la liberté religieuse. Les persécutions sont attisées par les conflits, notamment au Moyen-Orient. Le frère Olivier Poquillon, dominicain et directeur de l'école biblique et archéologique française de Jérusalem invite les chrétiens à reprendre les pèlerinages en Terre Sainte. 

Frère Olivier Poquillon © Mélanie NiemiecFrère Olivier Poquillon © Mélanie Niemiec

Dans son dernier rapport, l'AED dresse un constat inquiétant : la liberté religieuse est de plus en plus menacée. Près des deux tiers de l'humanité sont aujourd'hui menacés en raison de leur foi. A cause de cela, des millions de personnes sont contraintes de migrer pour fuir les persécutions. Pourtant, il y a des raisons d’espérer.

A Mossoul, réapprendre à vivre ensemble

Deux clochers se dressent à nouveau dans Mossoul, la deuxième plus grande ville d’Irak. Il y a quelques jours, deux églises historiques détruites par Daesh ont été inaugurées après leur restauration. Ces édifices incarnent le fait qu’une cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans est de nouveau possible. “Les chrétiens et les musulmans vont devoir rebâtir la confiance”, affirme le frère Olivier Poquillon. "La renaissance de ces églises est le signe qu'ensemble, nous avons réussi à faire quelque chose. Ce n’est que la première pierre d'un nouveau développement", ajoute-t-il, enthousiaste.

Mossoul était une ville plébiscitée par des personnes de toute confession religieuse. A une époque, près de 200 000 chrétiens l’ont habité. Les différences de religions n’empêchaient pas de vivre ensemble sereinement. "A Mossoul, la mosquée, l'église et la grande synagogue se situent dans le même quartier, dans le centre-ville", explique le dominicain. "Les chrétiens d’Irak ont pour certains refait leur vie dans d'autres coins du pays ou à l'étranger. Si on ne fait pas ce genre de projet, les chrétiens ne reviendront pas à Mossoul", ajoute-t-il.

Jérusalem attend ses pèlerins

Pendant que les églises de Mossoul attendent le retour progressif des communautés chrétiennes, Jérusalem attend le retour de ses pèlerins. Depuis le 7 octobre 2023, le conflit entre Israël et la Palestine a grandement impacté le tourisme en Terre Sainte. De nombreuses personnes décident de ne pas s’y rendre en pèlerinage, par mesure de sécurité. "Jérusalem n'est pas particulièrement dangereuse. On peut y vivre normalement : les enfants vont à l'école. Vous pouvez prendre le tramway ou le bus, comme dans n'importe quelle ville de France", assure le frère Olivier Poquillon. 

Les chrétiens de Terre Sainte ont l’habitude d’accueillir beaucoup de monde. A Jérusalem, "le diocèse a été constitué pour accueillir l'autre. Aujourd'hui, nous n'avons plus la visite du frère qui vient nous voir, comme la Vierge Marie est allée voir Élisabeth", déplore le dominicain. "Nous nous sentons un peu isolés, oubliés parfois, puisque les gens se disent que leur visite ne changera rien", confie-t-il. De plus, il estime que "d'un autre côté, c'est l'occasion pour les gens qui vivent sur place de se retrouver et de resserrer les liens". Le frère Olivier Poquillon appelle les pèlerins à revenir en Terre Sainte. "Si vous voulez soutenir les chrétiens d'Orient, venez ! Venez, allez à Bethléem, à Jérusalem et résidez dans les monastères", déclare-t-il.

L’espérance a encore sa place

Aujourd'hui, on considère Israël et la Palestine comme un lieu de guerre. Le frère Olivier Poquillon est installé à Jérusalem depuis 2 ans, après avoir passé de nombreuses années à Mossoul. Pour être un artisan de paix dans ce genre de contexte, il tire son inspiration de saint Thomas. "Il nous rappelle que la paix est un combat. Elle n'est pas un combat contre l'autre, puisque tout autre est créé à l'image de Dieu. Notre parti-pris, c'est l'humanité", explique le directeur de l’école biblique. Dans les moments difficiles, il avoue céder parfois à "la désespérance de l’homme", mais il "ne cesse jamais d’espérer en Dieu".

Garder les yeux rivés sur le tombeau du Christ, vide, est un moyen de ne pas se laisser vaincre par le désespoir. “Le grand mystère”, affirme le frère Olivier Poquillon, 

C'est que quand on ne voit pas de raison d'espérer en l'autre, on peut se demander pourquoi Dieu espère toujours en nous. 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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