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Les obsèques du pape François, un rendez-vous diplomatique

Les obsèques du pape François, un rendez-vous diplomatique

Un article rédigé par Emilie Balla, Clara Astratoff - RCF, le 25 avril 2025 - Modifié le 26 avril 2025
Le dossier de la rédactionLes obsèques du pape François, un rendez-vous diplomatique.

Ce samedi 26 avril, ont lieu les obsèques du pape François à la basilique Saint-Pierre de Rome. Une cérémonie sobre selon la volonté du défunt souverain pontife, mais qui accueillera 130 délégations étrangères, parmi elles 10 souverains régnants et 50 chefs d’État, dont Donald Trump, Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron.

Les obsèques du pape François, un rendez-vous diplomatique © Vatican NewsLes obsèques du pape François, un rendez-vous diplomatique © Vatican News

Lors des obsèques du pape François, le Vatican se transformera en capitale de la diplomatie mondiale. Des chefs d’État ou de gouvernement, des ministres, des têtes couronnées ont prévu de faire le déplacement, place Saint-Pierre pour assister à cette cérémonie d’hommage.

Une cérémonie protocolaire

Traditionnellement, lors des obsèques d’un souverain pontife, les ambassades se tournent vers le Saint-Siège pour organiser leur venue d’État. Ils organisent ce déplacement comme une visite bilatérale, avec un protocole et des dispositions. Cependant, les invitations dépendent aussi des relations avec le Vatican. “Le pape souhaitait fortement établir des liens avec la Chine, il a beaucoup œuvré dans ce sens. C’est la raison pour laquelle, la présence du président taïwanais n’est pas souhaitée, car le Vatican souhaite toujours établir des relations officielles avec la Chine”, explique Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice de France au Royaume-Uni.

 

Trump se rend aux obsèques comme s’il se rendait à un show. 

 

200.000 personnes sont annoncées pour les obsèques du pape François. Une affluence révélatrice de la singularité de ce pape, mais aussi symbole d’un catholicisme comme réalité mondiale. Mais la popularité de cette cérémonie peut aussi apporter son lot de dérives. Pour François Mabille, chercheur en relations internationales, “il y a une ambiguïté voire une ambivalence dans la conduite. On se doute bien que Donald Trump se rend aux obsèques comme s’il se rendait à un show, il l’a montré avec son communiqué au ton complètement hallucinant. Mais il y aura aussi des voyeurs, des touristes qui verront ça de manière folklorique, tout comme des personnes de bonne volonté qui viendront se recueillir devant la dépouille d’une personne pour laquelle ils avaient du respect”.

Parmi les autres chefs d’Etat, le président argentin Javier Milei assistera à ces obsèques. De plus, il a déclaré sept jours de deuil national dans le pays. Des actions en contradiction avec les discours du président argentin pendant sa campagne. Des mots durs tels que “personnage néfaste”, “représentant du Malin”, ou encore “imbécile qui promeut le communisme”. “Il y a un côté assez indigne qui relève vraiment de la matrice populiste, se montrer dans des événements quitte à se contredire. Ensuite il y a un aspect beaucoup plus politique, qui est celui de capitaliser la sympathie de l'électorat catholique dans les pays concernés”, explique François Mabille. 
 

“La diplomatie de couloir”

Au contraire, Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien, et Vladimir Poutine, Président russe, ne seront pas présents, puisque tous deux font l’objet d’un mandat d’arrêt international. Ces obsèques restent donc un lieu de “diplomatie de couloir”, ou de “diplomatie funéraire” selon les termes de Sylvie Bermann. “Aujourd’hui, l'Ukraine est au centre des préoccupations, c’est la raison pour laquelle Volodymyr Zelensky a annoncé sa venue. Il aimerait rencontrer le président américain lors de cet événement, et le convaincre d’avoir une position plus ouverte vis-à-vis de l’Ukraine”, précise-t-elle. Cependant, pour Bertrand Badie, le politiste spécialiste des relations internationales, les négociations ont peu de chances d’aboutir dans ce genre d’évènements. “C’est d’abord et avant tout un moment de communication et d'affichage. Les chefs d’Etat cherchent à paraître au premier rang, à valoriser leur présence, à marquer leur partition”, explique-t-il.

 

L’idée que, parce que nous sommes le pays de la laïcité, il faudrait complètement écarter les réalités religieuses, me semble complètement erronée 

 

La délégation française devrait être composée du couple présidentiel, Emmanuel et Brigitte Macron, du ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, et du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Un déplacement, mais aussi une mise en berne du drapeau français, qui posent question, notamment à gauche. Le député Alexis Corbière a dénoncé “une laïcité à géométrie variable”. Et selon le sénateur Pierre Ouzoulias, “quoi qu’on pense du pape François, la République n’a pas à rendre hommage au chef de l’Église catholique. L’État chez lui, l’Église chez elle”. Pour Françoise Mabille, “nous sommes là dans une approche très française et très étriquée de la laïcité. Le catholicisme fait partie d’une culture mondiale. Il est toujours possible de discuter de la pertinence, mais sur le fond ce n’est pas choquant [de s’y rendre]. L’idée que, parce que nous sommes le pays de la laïcité, il faudrait complètement écarter les réalités religieuses, me semble complètement erronée".

Des têtes couronnées ont aussi annoncé leur venue comme le roi d’Espagne, Felipe VI. Côté britannique, c’est le prince William qui représente la couronne.

 

 

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