Trec’h 25, un exercice d’ampleur mené par les militaires dans le Morbihan
De Meucon à Coëtquidan (Morbihan), le 3ème régiment d’infanterie de marine (RIMa) mène une opération grandeur nature du lundi 22 au vendredi 26 septembre. Son nom ? Trec’h 25, signifiant “victoire” en breton. Plus de 600 militaires et 120 véhicules blindés participent à cet entraînement en terrain libre. Objectif : préparer au combat moderne qui emploie des drones et des technologies embarquées.
Sur le camp militaire de Meucon, l'assaut est donné par les troupes Amies pour reprendre le contrôle des lieux. © Alix BertelootLe calme apparent de cet après-midi de septembre cache en réalité un exercice militaire de haute intensité. Dans les bosquets, au bord des routes morbihannaises, des silhouettes camouflées se fondent dans la végétation. Armes à l’épaule, radio en main, des soldats stationnent, se déplaçant uniquement pour rejoindre un nouvel emplacement à couvert. Ce sont les “Ennemis” du jour. Leur mission : défendre coûte que coûte l’aérodrome de Meucon, verrou stratégique, face à une offensive annoncée.
Au-dessus de leurs têtes, un drone survole leurs positions. C'est celui des forces "Amies", basées non loin de là dans les bois. Fantassins en colonne, ils traversent l'asphalte au compte-goutte, coupant à travers bois et progressant vers leur objectif.
Alors que l'aérodrome s'apprête d'un instant à l'autre à être attaqué, plus au sud, sur le camp de Meucon, une autre scène se joue. Les forces ennemies qui y sont retranchées surveillent chaque mouvement. Allongés à terre, postés derrière un arbre ou un muret, les guetteurs attendent les ordres. Soudain, des détonations éclatent : l’assaut commence. Les troupes amies progressent rapidement, coordonnées par leurs officiers, sous un feu nourri.

L’affrontement monte d’un cran lorsqu’il se transporte en intérieur, dans ce qui représente la “maison du général”. Après des échanges de tirs, un marsouin simule une blessure. “Homme à terre !”, crie un officier. Pour cette mise en scène, un camarade prodigue les premiers secours et tente de poser un garrot. La scène illustre l’intensité et la coordination nécessaires dans une situation de combat.
Un déploiement hors des bases
Cet affrontement fictif fait partie d'une des étapes clés de Trec’h 25, un exercice militaire majeur démarré le lundi 22 septembre 2025, mené par le 3e Régiment d’infanterie de marine (3e RIMa) qui se termine ce vendredi 26 septembre. Dans ce scénario, “on vient au secours d’un allié de l’OTAN qui aurait subi une attaque surprise sur son territoire, explique le lieutenant-colonel Laurent de Woillemont. On fait une opération offensive de plus de 100 kilomètres qui se divise en plusieurs phases".
Pour le colonel Grégory Zeiger, chef de corps du 3e RIMa, l’objectif est clair : "entraîner nos marsouins dans les conditions d'un combat de haute intensité, conforme à ce que l'on observe dans les conflits modernes, que ce soit en Ukraine ou au Proche et au Moyen-Orient".
L’exercice se déroule en dehors des camps militaires. "Tout l'enjeu est de créer un environnement, le plus réaliste possible, c'est pour cela qu'on se déploie hors des camps militaires." Habitants et automobilistes peuvent ainsi croiser des militaires en tenue de combat ainsi que des Griffon, ces véhicules blindés de dernière génération à six roues, garés au bord des routes du Morbihan.

Un laboratoire technologique
En parallèle du terrain, Trec'h 25 est aussi un banc d’essai pour de nouvelles technologies. Cet exercice permet de tester des innovations techniques, en particulier dans le domaine des drones, devenue une composante essentielle du combat.
Une autre composante de cette opération tient aux moyens de communication. "La guerre électronique est aujourd'hui une menace permanente dans les conflits modernes, rappelle le colonel. Nous essayons d'hybrider nos réseaux de communication en jouant sur les communications civiles, satellitaire et réseaux 4G. Ce qui permet de se diluer dans le spectre électromagnétique et d'être moins détectable".
À la fin de ces cinq jours, l'exercice aura permis au 3e RIMa de se confronter à des scénarios proches d’un champ de bataille réel, de tester de nouvelles technologies et de renforcer la préparation stratégique de ses marsouins.
Un soldat simule une blessure à la jambe. © Alix Berteloot
Le lieutenant-colonel Laurent de Woillemont expose le parcours de Trec'h 25. © Alix Berteloot
Un guetteur s'est posté le long de la route qui mène à l'aérodrome. © Alix Berteloot
Sur le camp militaire, les fantassins se préparent à un assaut. © Alix Berteloot

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