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Les maires de France ont le moral en berne

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF,  -  Modifié le 30 juin 2021
Le dossier de la rédaction Les maires de France ont le moral en berne
Après la colère des gilets jaunes, le malaise des maires de France. Ils se réunissent aujourd’hui Porte de Versailles à Paris pour un Congrès de trois jours.
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Emmanuel Macron délaisse les maires de France

Emmanuel Macron qui devait s’y rendre a finalement décidé de décliner l’invitation. A la place, le chef de l’Etat a écrit à "tous les maires" pour "rendre compte" des mesures prises depuis un an. Par ailleurs, il s’exprimera devant des maires invités demain soir à l’Elysée. 

Pourtant, les maires de France ont le blues, c’est peu de le dire. Finances en baisse, dénigrement de leur statut, les élus des 35.357 communes de l'Hexagone ont le sentiment d’être méprisés par l’exécutif. C’est ce qu'explique à RCF l’élu socialiste, André Laignel, maire d’Issoudun, vice-président de l’Association des Maires de France.
 

Un budget en baisse pour les communes

Aujourd'hui, on estime que le budget de 22.000 communes en France est en baisse, ce qui les oblige à restreindre leurs dépenses. Les communes rognent par exemple sur le nettoyages des rues, les éclairages ou sur la restauration scolaire. Le malaise des maires est profond à tel point qu’ils sont de plus en plus nombreux à vouloir jeter l’éponge.

C’est d'ailleurs un paradoxe. C’est le mandat préféré des Français et pourtant près de la moitié des maires en place envisagent de ne pas se représenter en 2020. C’est ce que révèle une enquête du CEVIPOF, publiée la semaine dernière. Martial Foucault professeur à Sciences Po, et directeur du CEVIPOF, explique à Pauline de Torsiac pourquoi on en est arrivé à un tel point.
 

Les collectivités font face ensemble

Si un maire sur deux souhaite abandonner son mandat de maire, cette proportion est plus forte dans les petites communes. Dans celles de moins de 500 habitants, ils sont 55% à vouloir arrêter contre 28% pour les communes de 5 à 10.000 habitants et 9% pour les communes de plus de trente mille habitants. Et si les Français font confiance à leur maires ils sont aussi de plus en plus exigeants à leur égard. C’est d'ailleurs un autre motif de démotivation pour les édiles.

Face à un Etat toujours plus centralisateur, les collectivités ont décidé de se serrer les coudes. Sous la bannière “Territoires unis”, les trois présidents de droite des principales associations d’élus, François Baroin pour les maires, Dominique Bussereau pour les départements de France et Hervé Morin pour les Régions de France ont décidé d’unir leurs force pour peser face à l’Etat. Il ne s’agit pas d’une alliance contre l’Etat, mais une alliance pour la décentralisation. Une initiative qui aurait été qualifiée par des membres du gouvernement de manœuvre politique et partisane.
 

Sensibiliser le grand public sur le rôle des communes

Pour redonner le moral aux maires qui ont le blues, l’AMF lance une grande campagne de communication. Avec le  #macommunejytiens, l’association des maires de France veut "sensibiliser le grand public sur la place et le rôle de la commune, du maire et des équipes municipales dans la République décentralisée". 

A l’occasion de ce 101ème Congrès, l’association des maires de France présentera une plateforme de revendications dans l’espoir d’amorcer des négociations sur des sujets concrets avec l’exécutif. Emmanuel Macron qui s’était engagé à revenir tous les ans devant les maires ne participera donc pas au Congrès des maires qui ouvre ce matin, porte de Versailles. Le chef de l’Etat a préféré convié 1000  élus à l’Elysée demain soir. Et certains ont déjà prévu de boycotter le rendez vous. Belle ambiance !

 

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Le dossier de la rédaction © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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