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Les maires de France espèrent retrouver un lien de confiance avec l'État

Un article rédigé par Pierre-Hugues Dubois - RCF, le 29 novembre 2022 - Modifié le 29 novembre 2022
L'Invité de la MatinaleMurielle Fabre dénonce la "tutelle déguisée systématique" de l'Etat

Le 104e congrès des maires de France s’est achevé le 24 novembre 2022 à Paris. L’épreuve du feu pour Élisabeth Borne. Pour sa première grande intervention devant les élus locaux, la première ministre est venue les bras chargés d'annonces. Murielle Fabre, la secrétaire générale de l’Association des maires de France (AMF), et maire de Lampertheim (Bas-Rhin) était l’invitée de la Matinale RCF pour revenir sur les annonces faites par l’exécutif. 

Le congrès des maires de France a eu lieu du 22 au 24 novembre à Paris | © Amaury CornuLe congrès des maires de France a eu lieu du 22 au 24 novembre à Paris | © Amaury Cornu

En clôture du congrès des maires de France, la première ministre a tenté de renouer le dialogue avec les maires de France. "Elle a apporté effectivement des avancées par rapport aux questions que nous avions posées lors de ce congrès”, reconnaît Murielle Fabre, secrétaire générale de l’AMF. Cependant, "nous n’avons pas réponse à toutes les demandes que nous avions que nous avions faites”, regrette-t-elle. 

 

Retrouver la confiance

 

Pourtant, il fallait retrouver la confiance entre l’exécutif et les collectivités territoriales. En effet, lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, les relations ont été parfois tendues entre le président et les maires. "On souhaite effectivement que cette confiance dont on nous parle depuis quelque temps soit claire et concrète”, répond Murielle Fabre. "Depuis les élections présidentielles et la mise en place du nouveau gouvernement, on a quelques échanges assez positifs”, reconnaît la secrétaire générale de l’AMF. Mais le passage en force, via l’application de l’article 49-3 du projet de loi de finances, a refroidi la relation.

 

Les maires réclament plus d’autonomie financière

 

Car les maires demandent plus d’autonomie, en particulier plus d’autonomie financière. Or, d’une part, les coûts des municipalités augmentent, du fait de l’inflation et de la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires. D’autre part, les recettes baissent avec la suppression de la taxe d’habitation. Les maires sont désormais totalement dépendants des dotations de l’État, et sont obligés de réduire les dépenses d'investissement. "Si je suis amené à dépenser plus mais que je gagne moins et bien un moment donné l'équation devient devient complexe”, se désole Murielle Fabre. Pourtant, elle souligne le rôle essentiel des municipalités pour les territoires : "Nous avons un rôle de moteur économique par nos dépenses d'investissement.” Et dans un contexte compliqué, "le choix des maires sera de renier sur l'investissement”.

 

 

Il faut qu'on arrête avec cette tutelle déguisée systématique

 

 

Murielle Fabre souligne également l'importance de la décentralisation. "Nous avons besoin d'avoir une libre administration, telle qu'elle est inscrite dans la Constitution.” Pour la maire de Lampertheim, cela signifie "une autonomie financière, une autonomie fiscale et aussi de pouvoir nous laisser agir dans un cadre réglementaire par rapport à toutes les normes législatives qui arrivent régulièrement et qui sont parfois contradictoires”. "Il faut qu'on arrête avec cette tutelle déguisée systématique, ce contrôle régulier du préfet sur tout ce que nous faisons”, conclut Murielle Fabre. 

 

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