Le conclave n’a pas encore commencé que les fidèles commencent déjà à se regrouper à Rome. Dans leurs esprits, des attentes vis-à-vis du successeur de François à la tête de l’Église catholique. Si certains espèrent un pape qui poursuit l'œuvre du défunt pape, d’autres attendent un souverain pontife plus conservateur. Pauline de Torsiac est allée à leur rencontre.
À Sainte-Marie-Majeure sur la tombe de François et sur la place Saint-Pierre, devant le Saint-Siège, des catholiques du monde entier attendent la fumée blanche et le Habemus papam lancé par le français Mgr Dominique Mamberti. Alors que les médias se lâchent et désignent un maximum de papabile – ces cardinaux qu’on croit capable d’endosser le rôle de pape –, les fidèles ont eux aussi des pronostics. Les français qui ont fait le déplacement se montrent particulièrement chauvins.
La ferveur est tangible tout au long de la Via della Conciliazione et devant la basilique Saint-Pierre : "Hier, on est allé visiter la basilique Saint-Pierre et c'était vraiment une très grande émotion de rentrer à l'intérieur. On a pu assister à une partie de la messe et nous avons ressenti beaucoup de frissons".
Les catholiques du monde entier rassemblés autour du Saint-Siège attendent le futur pape, alors que le conclave n’a pas encore commencé. Pour l’heure, les cardinaux apprennent encore à se connaître au cours de congrégations générales. Cela n’empêche pas les fidèles de livrer leurs attentes vis-à-vis du prochain souverain pontife. "On veut un pape qui peut porter l'Église dans le futur."
Les français imaginent même un compatriote accéder à la plus haute fonction de l’Église. Monseigneur Jean-Marc Aveline semble avoir le vent en poupe, lui qui a fait forte impression depuis la cité phocéenne. Mais prudence ! Rien n’est encore joué et l’issue du conclave ne sera connue qu’après plusieurs votes du collège cardinalice, dans le secret de la Chapelle Sixtine.
Les cardinaux vont entrer dans la Chapelle Sixtine en chantant le Veni Creator, donc en demandant l'inspiration de l'Esprit-Saint, en se mettant face à Dieu
Bien que les paris autour du nom du prochain pape se multiplient, l’Église tient à rappeler que le conclave est avant tout un événement religieux. Pour Mgr Patrick Valdrini, chanoine de la basilique Saint-Jean-de-Latran et canoniste, cela se verra notamment à travers le cérémonial de l’entrée dans la Chapelle Sixtine. "Les cardinaux vont entrer dans la Chapelle Sixtine en chantant le Veni Creator, donc en demandant l'inspiration de l'Esprit-Saint, en se mettant face à Dieu. Toute la procédure est évidemment celle d'une organisation, d'un vote, en vue de trouver un nom, mais en même temps, c'est une célébration parce que Dieu y est présent.”
À ce titre, pour Mgr Valdrini, pas question que les cardinaux fassent campagne : “Ce que la loi demande de ne pas faire, c'est des groupes de pression. On a tenté au maximum de faire en sorte que chaque votant tente de s'auto-limiter pour ne pas faire de cette élection un acte politique.”
Si demain un autre pape arrive, il y aura obligatoirement un changement de style
Pour autant, si le conclave est un acte spirituel, Mgr Valdrini observe tout de même des tendances qui pourront éclairer les fidèles de la Cité éternelle et du monde entier quant au profil du prochain pape. "Depuis le concile Vatican II, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II, Benoît XVI et François, chacun a un style particulier, très particulier. Donc si demain un autre pape arrive, il y aura certainement et obligatoirement un changement de style." Un pape disruptif, donc, qui ne serait pas dans la ligne du cardinal Bergoglio ? Réponse à l’apparition de la fumée blanche.
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