Accueil
Les fauteuils roulants sont désormais entièrement pris en charge

Les fauteuils roulants sont désormais entièrement pris en charge

Un article rédigé par Océane Théard - RCF Finistère, le 1 décembre 2025 - Modifié le 2 décembre 2025


Emmanuel Macron l'avait promis, il y a deux ans, lors de la Conférence nationale du handicap en avril 2023, et c’est désormais chose faite : les fauteuils roulants sont, depuis ce lundi 1er décembre, intégralement remboursés par la Sécurité Sociale. Un soulagement pour le million de personnes handicapées qui en ont besoin et les 150 000 personnes qui en achètent, chaque année, rapportent les chiffres du ministère de la santé. Témoignage de Corinne, de l'antenne finistérienne de l'association APF France Handicap. 

Un remboursement intégral promis par Emmanuel Macron lors de la Conférence nationale du handicap en avril 2023. ©svklimkin de PixabayUn remboursement intégral promis par Emmanuel Macron lors de la Conférence nationale du handicap en avril 2023. ©svklimkin de Pixabay

Une belle victoire saluent les associations représentant les personnes en situation de handicap. Cela faisait des années qu'elles militaient pour un remboursement intégral des fauteuils roulants. "Une belle avancée" se réjouit également Corinne, 46 ans, habitante de Plounéour-Lanvern, à une quinzaine de kilomètres de Quimper dans le Finistère. Atteinte d'une maladie neurodégénérative, elle est elle-même en fauteuil roulant. Cela va donc lui permettre d'avoir "des fauteuils adaptés aux pathologies, et non aux finances", souligne-t-elle. "J'ai entendu des personnes autour de moi, et moi-même, se dire "non, ce fauteuil coûte trop cher. (...) J'ai déjà eu à faire des compromis", déplore la Finistérienne. Par exemple, mettre de côté des options, comme un fauteuil élévateur, qui permet, entre autres, d'attraper des objets en hauteur. "Sur le fauteuil, que j'ai actuellement, je me suis dit "tant pis je ne me servirai pas de ce que je ne peux pas attraper."

Son fauteuil actuel est loin d'être le plus cher du marché, son prix était de 9 000 euros, dont 4 000 euros ont été remboursés à Corinne par la Sécurité Sociale et sa mutuelle. "Mais si je voulais avoir mon fauteuil tout de suite, il fallait faire l'avance des frais." Autre exemple, il y a quelques années, Corinne a pu faire l'acquisition d'un fauteuil verticalisateur, un équipement très coûteux, ce fauteuil coûte près de 40 000 euros. Il est alors remboursé par la mutuelle de son mari, elle ne doit débourser "que" 2000 euros. Mais en 2021, son mari n'a plus d'emploi et pour le renouvellement de son fauteuil, Corinne doit abandonner cette option de verticalisation. "Ma maladie est évolutive, et comme je ne pouvais pas me verticaliser tous les jours, j'ai perdu peu à peu la facilité à me mettre debout. Si j'avais pu avoir ce type de fauteuil, je me dis que j'aurais pu garder plus longtemps mon autonomie."

 

"Je n'ai plus à me dire certaines options je ne les prendrai pas"

 

Corinne est justement en cours de renouvellement de son fauteuil, et grâce à ce remboursement, elle songe à des modèles plus perfectionnés qui pourraient changer son quotidien, comme un fauteuil élévateur donc, mais aussi des accoudoirs plus confortables.

Toutefois, Corinne reste prudente, et attend de voir si cette annonce est vraiment appliquée dans la réalité. On savait que les fauteuils allaient être remboursés mais jusqu'à début novembre, on avait pas la marche à suivre, la procédure. (...) Sur le papier c'est clair, on nous dit qu'on envoie tous les papiers à la CPAM [Caisse primaire d'assurance maladie] et qu'ils donnent leur accord d'ici deux mois, mais je suis sceptique. J'espère qu'il n'y aura pas de souci", explique Corinne. Elle espère aussi que cette mesure va bouger les lignes du côté des fabricants de fauteuils et "gommer les inégalités, car on s'aperçoit que des marges commerciales sont pratiquées sur le coût des fauteuils. (...) J'espère pouvoir choisir un fauteuil en me disant : on me propose celui-là parce c'est celui-là le plus adapté à ma maladie et pas parce que la marge est plus importante", conclut-elle.  

 

Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.