Les évêques de France reçoivent le Patriarche Bartholomée à Lourdes
À Lourdes, la première assemblée plénière présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline s’ouvre sous le signe du dialogue. Marquée par la présence du patriarche œcuménique Bartholomée Ier, cette rencontre des évêques de France a été ponctuée par une déclaration interreligieuse à l’occasion de la COP30 et par le discours d’ouverture du nouveau président de la Conférence des évêques.
Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille avec le Patriarche Ecuménique de Constantinople Bartholomé Ier à Lourdes, lors de l'Assemblée plénière des évêques de France © Étienne PépinProgramme chargé pour la première assemblée du cardinal Aveline depuis son élection comme président de la conférence des évêques de France. À Lourdes, l’assemblée a commencé avec beaucoup de ferveur autour du patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée 1er. Une déclaration commune des représentants des cultes en France à ensuite eu lieu, à l’occasion de la COP30. Le cardinal Aveline a aussi donné le traditionnel discours d’ouverture de l’assemblée.
Premier temps fort donc une grande méditation du patriarche Bartholomée
Le patriarche Bartholomée a tenu un long discours de diagnostic de l’état du monde et de l’Église. Un constat sombre exprimé avec gravité devant les évêques de France. Depuis sa première visite en 1995 à Lourdes, dit-il "l’état de la planète, de notre Terre, a empiré."
L'heure est grave. La dignité intrinsèque de chaque personne humaine, les droits de l'homme, le droit international, l'universalisme, tous ces principes issus de l'Evangile, se trouvent trop souvent dénués au profit du culte renouvelé de la force brute.
Concernant la crise climatique, celui que l’on surnomme "patriarche vert", pour son engagement écologique, a aussi lancé un vibrant appel pour la sauvegarde de notre maison commune. Pour lui, nous sommes à un carrefour décisif, avec un choix à faire : le confort ou la conscience. Le patriarche estime que "détourner notre regard du réel" est "une façon de se tromper".
Nous ne pouvons plus séparer notre prière de nos gestes quotidiens. Nous ne pouvons guérir la Terre sans guérir nos relations humaines.
Il insiste, "la justice environnementale et la justice sociale ne sont pas deux causes distinctes, mais les deux faces d'un même appel, celui de la vie en plénitude."
Dans son discours, le patriarche Bartholomée condamne sans détour la guerre de la Russie en Ukraine, dénonçant une "croisade qui instrumentalise la foi et ligue les pouvoirs temporel et spirituel dans une guerre injuste, d’une cruauté insensée." Mais la crise que traverse notre monde plonge plus profondément, dans une blessure spirituelle. Le patriarche estime que "lorsque Dieu disparaît du regard humain, la Terre devient un bien à exploiter, l'autre un rival à craindre et la vie elle-même une marchandise." "La rupture avec le Créateur engendre la rupture entre les créatures. C'est de cette amnésie spirituelle que naissent la violence, la peur et l'injustice", ajoute-t-il.
L'humanité a oublié son âme. Nous avons perdu le sens du sacré et avec lui le sens de la fraternité.
Le patriarche place son espérance dans les jeunes. "Dans leur foi, leur enthousiasme et leur désir de justice et de paix, mais aussi d’une authentique expérience spirituelle, nous voyons un témoignage vivant de l’amour du Christ, capable de façonner toute une génération de chrétiens."
Enfin, Bartholomée a conclu en évoquant son immense joie fraternelle de recevoir le pape Léon XIV pour célébrer le 1700e anniversaire du concile de Nicée. Une perspective qui vient confirmer selon lui ces mots d’Alexandre Men, un martyr orthodoxe russe :
Le christianisme ne fait que commencer.


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