Les éducateurs de la protection de l'enfance tirent la sonnette d'alarme
Jeudi 15 mai 2025, une centaine de professionnels de la protection de l'enfance se sont rassemblés à Lille, comme dans six autres grandes villes de France, à l'appel du collectif "Les 400 000". Objectif : dénoncer l'état dégradé de la prise en charge des mineurs placés et exiger des mesures concrètes de la part des pouvoirs publics.
Certaines mesures de protection ordonnées par les juges mettent des semaines, voire des mois, à être appliquées faute de moyens ou de places disponibles ©A.V/RCFPrès de 400 000 enfants sont aujourd'hui suivis ou pris en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE). Et derrière ce chiffre, ce sont des parcours cabossés, des situations de vulnérabilité extrême... et des professionnels qui peinent à faire face.
Un métier « rémunéré au SMIC »
« On demande une revalorisation sur deux points », explique Laure Chelveder, directrice communication de l’AFJI Hauts-de-France. « D'abord sur le plan financier : les éducateurs sont payés au SMIC. C'est un métier exigeant, physiquement et émotionnellement, qui demande de grandes compétences humaines. Ensuite, nous demandons des formations spécifiques, régulières, notamment sur les questions de protection de l'enfance. »
Les professionnels réclament aussi la fin des « listes d'attente » : certaines mesures de protection ordonnées par les juges mettent des semaines, voire des mois, à être appliquées faute de moyens ou de places disponibles. Dans le Nord, entre 150 et 200 enfants seraient dans l'attente d'un placement.
Une mobilisation nationale
Porté par la CNAPE, le collectif Les 400 000 réunit plus de 50 associations, institutions et fédérations engagées dans la protection de l'enfance. Ce mouvement, déjà initiateur d'une grande mobilisation en septembre 2024, intensifie son action. Des rassemblements ont eu lieu simultanément à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Rennes et Lille.
Les revendications sont claires :
- Mettre fin aux délais dans la mise en œuvre des mesures de protection.
- Soutenir en amont les familles en difficulté.
- Améliorer les conditions de travail des professionnels.
- Garantir un accompagnement digne pour les jeunes majeurs sortant de l'ASE.
Une promesse non tenue
Trois ans après la loi Taquet, les professionnels dénoncent une situation inchangée. « Douze rapports, 400 recommandations, et toujours pas de réforme à la hauteur », alerte le collectif. Face à l’inertie des pouvoirs publics, la mobilisation continue. Les éducateurs répètent : « on ne peut plus attendre ».


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