Les défenseurs de Riaumont demandent à être reçus par le maire et le préfet
Les défenseurs de Riaumont demandent à être reçus par le maire de Liévin et le préfet du Pas de Calais. Ce collectif veut faire entendre sa détresse que provoquent ce qu'il qualifie de « diffamation répétées » ciblant les frères de la communauté de la Sainte Croix. Ces soutiens entrent dans une véritable guerre de communicationnelle.
La chapelle du Village d'enfants de Riaumont ©WikicommunsUne guerre communicationnelle s'installe entre les défenseurs de Riaumont et le collectif de « victimes et d'anciens du Village d'Enfants ». Vendredi 7 novembre, dans une lettre ouverte, les victimes appelaient le maire de Liévin à écarter la communauté de la Sainte-Croix des commémorations publiques, notamment celles du 11 novembre, et d'interdire la « fête de la Saint-Nicolas » le 13 décembre prochain.
Réponse des défenseurs de Riaumont lundi 10 novembre, par la voix de leur avocat Me Octave Nitowski : les frères ne participent pas aux commémorations de l'armistice, mais ils maintiendront l’organisation du village de Noël. Estimant que cette manifestation se déroule « dans l’enceinte de Riaumont, un lieu privé et donc sans risque de trouble à l’ordre public ».
Une question d’équité et de présomption d’innocence
Dans leur lettre ouverte, les victimes et anciens du village ont demandé au maire de manifester publiquement son soutien aux victimes présumées des encadrants de la communauté. « Nous vous demandons de vous engager en tant que Maire de la ville de Liévin pour que la réalité de nos vécus soit établie », écrivent-ils.
Selon l’avocat des frères de Riaumont, « la seule réception officielle à la mairie d'un collectif se présentant comme victimes de Riaumont pourrait être interprétée comme une reconnaissance implicite de faits non établis et non jugés, portant atteinte à la présomption d'innocence ». L'avocat de la communauté demande, « dans un souci d'équité et de respect du contradictoire », que les défenseurs de Riaumont soient également reçus par les autorités. Ces défenseurs avaient également demandé à être reçu par l'évêque d'Arras après qu'il se soit entretenu avec les victimes du Village d'Enfant.
« Ce ne sont pas les défenseurs de Riaumont qui ont choisi le terrain médiatique : c’est le collectif des prétendues victimes qui l’a instauré en publiant eux-mêmes sur Facebook leur lettre au préfet et au maire de Liévin. Les prétendues victimes ont fait le choix de l’espace public alors que des procédures judiciaires sont en cours et doivent être respectées pour se dérouler sereinement », répond Me Nitowski à RCF.
« Ma démarche cherche uniquement à rétablir un équilibre, afin que le débat ne soit pas monopolisé par une minorité de 5 personnes et qu’on n'enferme pas Riaumont dans une présentation univoque et fallacieuse. » Il souhaite que la voix de la « majorité puisse être entendue » pas seulement celle d'une « minorité d'anciens pensionnaires militants ». Militants ou victimes, le public est pris a parti.
Des enquêtes toujours en cours
Cette bataille de communication s’inscrit dans un contexte judiciaire encore ouvert. Plusieurs instructions sont toujours en cours concernant la communauté de la Sainte-Croix.
À Liévin, le débat dépasse désormais la seule sphère religieuse : il touche à la mémoire, à la justice, et à la manière dont une ville fait face à un passé douloureux.


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