Les apiculteurs toujours mobilisés contre la loi Duplomb
Si la loi Duplomb a été promulguée sans la réintroduction du néonicotinoïde acétamipride, les apiculteurs ne crient pas victoire. Christian Pons, président de l’UNAF, dénonce un texte qui menace encore biodiversité et santé publique.
Les apiculteurs toujours mobilisés contre la loi Duplomb © PxHereUne victoire partielle pour les défenseurs des abeilles
La promulgation de la loi Duplomb aurait pu marquer la fin des débats. Finalement, sous la pression d’une pétition ayant réuni près de deux millions de signatures, le Président de la République a censuré l’article autorisant la réintroduction de l’acétamipride, un insecticide toxique pour les pollinisateurs.
Pour Christian Pons, apiculteur à Cournonsec et président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF), cette décision reste toutefois une victoire incomplète :
C’est uniquement l’article 2 qui n’a pas été promulgué. Le reste est toujours d’actualité : les méga-bassines, les méga-élevages, l’ANSES sous tutelle… C’est loin d’être terminé.
Une mobilisation citoyenne inédite
Le succès de la pétition a surpris jusque dans les rangs apicoles. "Pour dire la vérité, je ne m’attendais pas à une telle mobilisation", confie Christian Pons. Selon lui, cette réaction est le signe d’une prise de conscience collective : les Français refusent désormais de "manger n’importe quoi" et veulent des garanties sur la qualité de leur alimentation.
Le soutien des élus opposés à la loi a également joué un rôle décisif dans la diffusion de la pétition. Pour l’apiculteur, cette mobilisation illustre le décalage entre les attentes des citoyens et les décisions politiques.
Santé publique et souveraineté alimentaire en question
Au-delà de la défense des abeilles, Christian Pons alerte sur les conséquences pour la santé humaine :
L’acétamipride est un nicotinoïde qui empoisonne la vie et la tranquillité des citoyens, au niveau médical et sanitaire.
Il pointe également les contradictions du syndicat majoritaire FNSEA, qui justifie le recours aux pesticides en s’appuyant sur des pratiques autorisées ailleurs en Europe. "Ce n’est pas parce qu’on empoisonne ailleurs qu’il faut accepter de le faire ici", insiste-t-il, dénonçant une vision productiviste qui ignore d’autres modèles agricoles performants et respectueux de l’environnement.
Un combat désormais européen
Si l’interdiction de l’acétamipride constitue un pas important, les apiculteurs entendent poursuivre leur mobilisation, y compris à l’échelle européenne. "Il faut tendre vers le haut", rappelle Christian Pons, pour qui la défense de l’apiculture rejoint un enjeu plus large : celui de la souveraineté alimentaire, de la santé publique et de la protection de la biodiversité.


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