Léon XIV, nouveau Pape : pour le père rochelais Louis Chasseriau, "il n'y a pas le temps en quatre tours de voir deux camps qui s'opposent"
On connaît donc le nouveau pape : le cardinal Robert Francis Prevost, désormais appelé Léon XIV. Retour sur ce choix et sur les chantiers qui l'attendent avec le père Louis Chasseriau, curé de la paroisse du Christ Sauveur de La Rochelle.
Louis Chasseriau. @RCF17C'est donc officiel, on connaît le nouveau pape : il s'agit du cardinal américain Robert Francis Prevost, devenu Léon XIV. Originaire de Chicago, et premier pape natif des États-Unis, il présente un profil particulièrement ouvert sur le monde, lui qui a commencé comme missionnaire au Pérou en 1984, deux ans après son ordination. Il possède d'ailleurs les deux nationalités, américaine et péruvienne. Depuis 2023, il était à la tête de la Commission pontificale pour l'Amérique latine, tout en dirigeant le dicastère des évêques, en charge des diocèses et des évêques à travers le monde.
Loin d'être annoncé comme favori pour le Saint Siège par les différents commentateurs de l'élection papale, la nomination de Robert Francis Prevost a d'abord surpris le père Louis Chasseriau, curé de la paroisse du Christ Sauveur de La Rochelle. " Ce n'était pas quelqu'un que les médias mettaient en avant", souligne-t-il, même si le nouveau Pape n'est pas un inconnu : "c'est un visage qu'on connaît un petit peu quand on suit le travail de la Curie".
Un nom loin d'être choisi au hasard
Passé cette première réaction, c'est la joie du nom choisi par le nouveau souverain pontife qui a envahi Louis Chasseriau : "je pense qu'il a regardé l'histoire des pontificats récents, et quand on remonte, on arrive à Léon XIII, qui est un pape qui a marqué l’Église ; c'est le pape de la Révolution industrielle, de la fin du XIXe siècle, et c'est un pontificat à un moment de l'Histoire très particulier".
Notamment à travers deux encycliques, d'abord Aeterni Patris, en 1879, et surtout Rerum Novarum, en 1891. "Aeterni Patris, cela dit la philosophie chrétienne, les racines, les fondamentaux, la vérité de l’Évangile", détaille Louis Chasseriau, tandis que Rerum Novarum définit "la doctrine sociale de l’Église" et crée ainsi "l’Évangile adapté à son temps, à de nouvelles questions". Et le curé de la paroisse du Christ Sauveur de l'assurer : "ce nom dit ce qu'est l’Église profondément".
"J'y vois la marque de l'Esprit Saint"
Autre surprise, la durée du conclave : élu au bout de quatre scrutins seulement, Robert Francis Prevost semble s'être imposé comme un choix logique, sans véritable schisme au sein des cardinaux. Après l'annonce de la fumée blanche, Louis Chasseriau a d'abord cru voir apparaître au balcon de la basilique Saint-Pierre un cardinal érigé en favori par les observateurs. Ravi de voir que ce ne fut pas le cas, le curé rochelais s'est également réjoui du message d'unité que ce conclave rapide renvoyait : "il n'y a pas le temps en quatre tours de voir des camps qui s'opposent", souligne-t-il, "j'y vois la marque de l'Esprit Saint".
Quid, maintenant, des chantiers qui attendent le pape lors de cette année jubilaire ? Pour le curé rochelais, "le pape n'a pas d'autres chantiers que ceux de l’Église ; il n'y a pas les chantiers du Pape et les nôtres" : "le seul programme, c'est l’Évangile". Avec, tout de même, un point d'attention particulier selon lui : la question de l'épiscopat. Léon XIV connaît "parfaitement" cette question, rappelle Louis Chasseriau, puisqu'il était en charge des évêques du monde entier, et "il sait parfaitement que c'est compliqué aujourd'hui de trouver des évêques". "Je ne serais pas étonné si, dans les années, qui viennent, ce pape convoquait un Synode des évêques sur l'épiscopat", conclut Louis Chasseriau.


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