Quatre mois du pontificat de Léon XIV : le pape de la paix et de l’unité
Quatre mois après l’arrivée du pape Léon XIV à la cité du Vatican, c’est l’unité qui semble être la priorité du Saint-Père, selon Christophe Dickès. Vaticaniste, historien et auteur de plusieurs ouvrages au sujet de l'Eglise, apporte des éléments de réponses sur les défis de ce nouveau pontificat.
Christophe Dickès © Mélanie NiemiecIn Illo uno unum. “En Celui qui est Un, nous sommes Un” est une phrase tirée d'un commentaire de Saint-Augustin sur le psaume 127. C’est la devise que s’est choisi Léon XIV. Quatre mois se sont écoulés depuis son élection et cette devise est comme l’écho d’une mission, d’un cap que le souverain pontife souhaite donner à son pontificat.
La paix selon saint Augustin
Les zones de conflits se sont multipliées ces dernières années. Dans de nombreuses régions du globe, les guerres, les désaccords, les catastrophes humanitaires laissent de profondes blessures dans les cœurs et entre les peuples. C’est dans ce contexte international particulièrement agité que le cardinal Robert Francis Prevost est devenu Léon XIV, le nouveau pape de l’Eglise catholique. “La paix soit avec vous ! ” Ce sont les tous premiers mots qu’il a prononcés, visiblement ému après avoir été fraîchement élu 267ème successeur de saint Pierre.
Appartenant à l’ordre des Augustiniens, le Saint-Père s’inspire énormément des écrits de saint Augustin. La paix est un sujet que le Docteur de l’Eglise aborde très largement. Christophe Dickès explique que “La paix selon Léon, c'est la paix selon saint Augustin. La paix selon saint Augustin, c'est la tranquillité de l'ordre. La paix est la tranquillité de l'ordre. Pour qu'il y ait tranquillité, il faut qu'il y ait ordre. Se pose la question de savoir ce qu'est l'ordre. L'ordre selon saint Augustin, c'est que tout soit ajusté à Dieu : l’individu, la famille, la cité et même l’Etat.”
La paix selon saint Augustin et selon le pape Léon, n’est autre que la paix évangélique. C’est la paix qu’il a souhaité au monde entier le 8 mai dernier, cette même paix que le Christ a annoncée à ses disciples après sa résurrection.
L’unité au sein de l’Eglise
La paix passe par l’unité. Cela est valable aussi bien dans les affaires internationales que dans le fonctionnement interne de toute organisation, y compris le Vatican. Le Saint-Père a tenu à se montrer avenant avec la Curie romaine, là où le pape François était très distant, voire même méprisant. “Le fait qu'il se soit adressé à cette curie dans les 48 heures ou les 72 heures suivants son élection montrait cette volonté de dire Je ne peux pas gouverner seul.” Il poursuit en disant que "La curie, c'est le gouvernement du Saint-Siège. Le Saint-Siège a un rayonnement mondial. C'est une immense structure, qui compte pas moins de 3000 personnes. Mais il y a plus d’un milliard de catholique dans le monde, alors 3 000 peuvent paraître peu. Cependant, se mettre à dos cette structure constituait un véritable problème.”
Des fossés se sont creusés sous le pontificat du pape François, qui ont causé des blessures et des souffrances. Reconstruire l’unité à l'intérieur même de l’Eglise, c’est l’un des enjeux principaux auxquels le pape Léon XIV va se confronter durant les prochains mois.


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