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L'endométriose, au coeur de la question des droits des femmes

RCF Alsace, le 10 mars 2023 - Modifié le 10 mars 2023
Les Trois Questions · RCF AlsaceL'endométriose, au coeur de la question des droits des femmes

En cette journée internationale des droits des femmes, nous souhaitons mettre la lumière sur l’endométriose. Cette pathologie touche 1 femme sur 10 en France, et en moyenne il faut 7 ans pour poser un diagnostic, ce qui a un impatc notamment sur le quotidien professionnelle des femmes qui en sont atteintes. Une durée bien trop importante pour EndoFrance, l’association française de lutte contre l'endométriose.<br>On en parle avec sa présidente, Yasmine Candau.

DRDR

 

RCF Alsace Yasmine Candau, bonjour. Où en est-on actuellement des recherches sur l'endométriose?

 

Yasmine Candau On en est aux balbutiements. Aujourd'hui encore, on ne connaît pas les causes exactes de la maladie. On ne sait toujours pas non plus combien de personnes menstruées sont réellement atteintes d'endométriose. On espère que cela va changer grâce à la Stratégie nationale de lutte contre l'endométriose qui a été annoncée par le président de la République en janvier 2022. Et cette stratégie comportait un axe important justement, qui est la mise en place dans toutes les régions de France, de filières de soins dédiées à la prise en charge de l'endométriose pour réduire l'errance médicale. Et d'ailleurs la région Grand Est est en train de mettre en place sa filière de soins.

 

RCF Alsace Une des actualités qu'on a eu en ce mois de février, en Espagne, a été votée un congé menstruel, donc destiné aux femmes qui souffrent de règles douloureuses et aussi de pathologies comme l'endométriose notamment. Qu’en est-il de la France? 

 

Yasmine Candau Aujourd'hui, il n'y a pas de congé menstruel en France et il n'est pas encore établi. Seules quelques entreprises l'ont testé. Moi, il me semble que ce congé seul n'apporte rien. Il faut qu'il soit accompagné, notamment par les entreprises et par les services de médecine de travail des entreprises, puisqu'il doit permettre d'orienter vers un diagnostic et vers une prise en charge pour pour la maladie ne suffit pas. Il ne faut pas que la femme qui est atteinte d'endométriose, tant qu'elle va pouvoir rester chez elle deux jours par mois, si ça ne va pas avec ses règles sans chercher pourquoi elle a tellement mal. Et puis aussi, il ne faut pas que ce congé devienne une source de nouvelles discriminations pour les femmes. On a déjà entendu par le passé qu'on ne les embauchait pas parce qu'elles allaient faire des bébés et s'arrêtaient de travailler. Il ne faudrait pas qu'on dise maintenant qu'elles ont leurs règles et qu'elles vont s'arrêter de travailler deux jours par mois ou qu'on leur confie des missions moins intéressantes à cause de cela.

 

RCF Alsace Sur cette thématique du travail, c'est une de vos missions : sensibiliser le monde de l'entreprise sur l'impact de l'endométriose sur un quotidien professionnel. Comment ça se passe ?

 

Yasmine Candau Nous sommes sollicités par les services de ressources humaines ou les services mixité handicap quand elles existent dans les grands groupes notamment, nous nous déplaçons, nous allons dans les entreprises ou nous sensibilisons sur ce qu'est l'endométriose, sur son impact sur le quotidien personnel, sur l'impact professionnel. Et puis surtout, nous donnons des pistes de réflexion pour trouver une solution pour le maintien dans l'emploi. Parce qu'on sait bien que dans des formes sévères, cela peut constituer un handicap invisible et qu'il est important d'en tenir compte.

 

RCF Alsace Merci beaucoup Yasmine Candau pour ces précisions et explications.

 

La rédaction approfondit un sujet d'actualité locale, s'intéresse à un événement ou donne la parole à un acteur du territoire en trois questions.

Du lundi au vendredi à 7h40 et 12h00 sur RCF Alsace.

 

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