En 2026, les bus seront gratuits dans le bassin minier
Le lundi 25 juin, les élus des agglomérations de Lens-Liévin, Hénin-Carvin et Béthune-Bruay ont voté en faveur de la gratuité du réseau de bus TADAO pour leurs administrés. Cette mesure prendra effet à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, touchant ainsi 650 000 habitants répartis sur 150 communes. Fabrice Sirop, Directeur général d'Artois Mobilités, autorité organisatrice de la mobilité pour les trois agglomérations, estime que cette décision présente de nombreux avantages, à condition d'une préparation adéquate.
Pourquoi avoir rendu le réseau de bus gratuit ?
Fabrice Sirop : Il s'agit d'une décision politique prise par les élus représentant les trois agglomérations au sein du comité Artois Mobilités. Cette initiative vise à encourager l'utilisation des transports en commun en simplifiant leur accès. Il y a deux objectifs majeurs : améliorer notre environnement en réduisant le recours aux véhicules individuels et rendre du pouvoir d'achat aux habitants en facilitant l'accès aux transports publics, et en supprimant son coût.
Concrètement qu'est-ce que cela va changer pour les usagers ?
F.S. : Cela éliminera les interrogations sur la possession d'un titre de transport, la fonctionnalité des distributeurs automatiques ou des cartes d'abonnement, etc. À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, ces problématiques disparaitront. Les usagers pourront se concentrer sur l'utilisation du bus. Nous accompagnerons cette transition en améliorant davantage l'offre de transport, qui est encore insuffisant.
Cette décision a un coût de 10 millions d'euros par an. Comment comptez-vous financer cette gratuité ?
F.S. : Depuis le début des discussions sur la gratuité, nous avons reconnu que nous perdrions les recettes de billetterie et qu'il y aurait des coûts liés à l'amélioration de l'offre. Ce projet de 10 millions d'euros annuels nécessitera la contribution financière des trois agglomérations, car il n'y a pas d'autres sources de financement disponibles.
Comment Artois Mobilités se prépare-t-il à mettre en place cette gratuité au 1ᵉʳ janvier 2026 ?
F.S. : La préparation est complexe et technique, avec de nombreux chantiers à gérer. Par exemple, la mesure de l'affluence se faisait par le nombre de validations de titres de transport. Il faudra développer un nouveau système pour comptabiliser les usagers, peut-être avec des capteurs de comptage. Nous devrons également renforcer le service, surtout aux heures de pointe. Cela nécessitera une organisation différente et des moyens accrus. Enfin, nous devons améliorer l'offre de transport dans les zones moins denses, où la gratuité pourrait être perçue comme un avantage réservé aux zones mieux desservies.
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