400 000 personnes étaient réunies à Rome samedi dernier pour un dernier adieu à François, lors d’obsèques que le souverain pontife souhaitait sobres. Présent lui aussi, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, a partagé son émotion face à cet événement historique.
Plus de 50 chefs d'État, des centaines de délégations et une foule très dense étaient rassemblés, non seulement sur la place Saint-Pierre, mais aussi tout au long du parcours entre le Vatican et la basilique Sainte-Marie-Majeure, où le 265ᵉ successeur de Pierre repose désormais.
La boucle est bouclée. Présent sur la place Saint-Pierre le jour de la messe d’inauguration de son pontificat, Mgr Matthieu Rougé était présent samedi lors des obsèques du pape François. Accompagnant des jeunes de son diocèse pour le jubilé des adolescents, il a partagé avec eux un moment ecclésial qu’il qualifie d’exceptionnel. “Ce que j'ai trouvé extraordinaire, c'est le climat de paix, de recueillement, de savoir-faire aussi. En quelques jours, organiser une célébration pour près de 400 000 fidèles, on a l'impression que tout cela s'est fait en un clin d'œil, et tout était d'une fluidité, d'une sérénité, absolument extraordinaires.”
Elle était d’une si grande et belle ampleur que cela ne pouvait que remplir le cœur de foi et d’espérance.
L’évêque de Nanterre souligne l’émotion qu’il a ressentie devant la liturgie, simplifiée par le pape François, qui a été utilisée samedi. “Elle était d’une si grande et belle ampleur que cela ne pouvait que remplir le cœur de foi et d’espérance.” Selon Mgr Matthieu Rougé, l’Église a besoin de ces moments de communion. C’est le Christ qui mène son Église, le pape n’en est que le premier serviteur qui continue sa marche avec le Christ, explique Mgr Rougé. Le temps de prière avec les patriarches orientaux témoigne de cette communion avec toute l’Église et de son universalité.
Devant l’ampleur de l’émotion suscitée, la couverture médiatique de la mort du pape a été impressionnante. Des chaînes de télévision, aux radios, en passant par la presse écrite, tous les médias ont réalisé des émissions spéciales sur la mort du pape pendant plusieurs jours. “Ça dit quelque chose de la vitalité de l'Église en dépit de toutes ses fragilités et des attentes du monde à l'égard du pape, des catholiques et de l'ensemble de l'Église”, souligne Mgr Rougé. Venu témoigner sur les plateaux de médias généralistes, l’évêque de Nanterre a porté sa mission d’annoncer le Christ et de transmettre l’importance de ce moment.
Ça dit quelque chose de la vitalité de l'Église en dépit de toutes ses fragilités et des attentes du monde à l'égard du pape, des catholiques et de l'ensemble de l'Église
Le pape argentin a été autant médiatisé de par son ouverture au monde, notamment à travers l’encyclique Laudato si', qui est adressée à tous les hommes de bonne volonté, pas seulement aux catholiques, pas seulement au peuple de Dieu. Le pape François parle spécifiquement au peuple de Dieu et parfois à tous les hommes de bonne volonté.
Cette formule, en tête d'une encyclique, remonte au pape Jean XXIII, dans sa grande encyclique sur la paix des nations, Pacem in Terris. C'était une innovation à l'époque de s’adresser à tous les fidèles et à tous les hommes de bonne volonté, et de fait, le pape François s'est inscrit dans cette logique-là, explique Mgr Matthieu Rougé.
135 cardinaux vont voter pour l'élection du prochain pape à partir du mercredi 7 mai, mais toute l’Église est associée à ce discernement. Mgr Matthieu Rougé invite tous les fidèles à y participer par la prière. “Plus nous sommes tous disponibles à l'œuvre de Dieu, plus nous contribuons à la disponibilité des cardinaux à ce que le Seigneur veut leur dire. C'est cela, la communion des saints, c'est cela la solidarité spirituelle, c'est cela le fondement de la prière mutuelle, la prière d'intercession des fidèles les uns pour les autres.”
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