L'écologie, sacrifice ou clé pour une vie meilleure?
"Où il y a joie, il y a création : plus riche est la création, plus profonde est la joie" - Henri Bergson"J'ai vu la dégradation de milieux naturels"
Pour cette seconde, émission, Anne Kerléo reçoit le journaliste Eric de Kermel. Il est le directeur de la rédaction du magazine Terre Sauvage. Il est également l'auteur de l'"Abécédaire de l’écologie joyeuse" (éd.Bayard). Quand on entre dans les premiers mots de cet abécédaire -agriculture et biodiversité sont les deux premiers- on découvre un tableau assez apocalyptique. La possibilité de la joie, arrive plutôt à la fin de chacun des articles. Mais pour comprendre l’articulation de cette lucidité qui dit une réalité assez apocalyptique et de la joie, il faut sans doute aller à l’article effondrement. C’est un mot qu’on entend de plus en plus aujourd’hui lorsqu’on parle d’écologie, avec aussi un autre terme “collapsologie”.
"J’ai eu la chance de vivre à l’étranger toute ma jeunesse. Je suis rentré en France pour mes études secondaires. J’ai travaillé au sein de Bayard dans différentes fonctions. Et à un moment, j’ai eu l’opportunité de reprendre le magazine Terre Sauvage. La question de la relation de l’homme à la nature est une question qui va monter de plus en plus fort. C’est le premier magazine de nature en France. Il existe depuis près de 30 ans. J’ai voyagé, j’ai reçu des informations de la part de scientifiques. Et j’ai fait un constat : sur des échelles de temps très courtes, j’ai vu la dégradation de milieux naturels" explique le journaliste.
"La situation dans laquelle nous sommes au niveau écologique ne demande à personne d’abdiquer son désir de tout faire pour être joyeux, pour faire que les lieux, les temps, les personnes, lui permettent de vivre davantage dans la joie" - Eric de Kermel
"Subir ou s'engager"
"La seule prise en compte du rapport de l’homme à la nature ne suffit pas. Dans Laudato Si’, le pape François a employé cette notion d’écologie intégrale. À mettre en relation avec le mot cohérence. La cohérence de la démarche écologique conduit à rechercher une forme relationnelle autre avec les autres. Elle invite à regarder l’autre dans sa différence, à accepter qu’il y ait une biodiversité, et qui invite à regarder comment on vit soi-même" ajoute Eric de Kermel.
Cette cohérence, pour Eric de Kermel, est un chemin vers la joie. "Je considère que l’on est dans un moment qui est certes anxiogène, mais dans ce moment, il y a deux options : subir ou s’engager. La joie est un témoin de quelque chose de juste. Elle est une énergie. Elle est un chemin sur lequel on est invité à marcher dans nos engagements personnels, familiaux, sociétaux" lance encore le journaliste.
Émission d'archive
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