Le vin de Bordeaux à trois euros, c'est bientôt fini
Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) ne veut plus produire de vin à ce prix. Un objectif qui fait partie du plan "Bordeaux, Ambitions 2025", présenté lors de l’Assemblée générale de l’interprofession qui regroupe producteurs et négociants en vins de Gironde.
Pourquoi un plan « Bordeaux, Ambitions 2025 » ?
"En 2010 nous avions lancé le plan "Bordeaux demain", qui était le premier plan stratégique de la filière et qui couvrait la période 2010-2015. En 2016, nous avons fait le bilan de ce plan et depuis un an, on travaille sur la suite de ce plan. L’idée étant de fixer un cap pour les vins de Bordeaux, que ce soit la viticulture mais aussi la négoce, pour savoir où on veut aller en termes économiques, de gouvernance et de technique. La viticulture, c’est près de 15 000 châteaux et marques. On a une industrie très éclatée. On est sur un monde où les nouveaux marchés du vin sont très concurrentiels. On a des gens plus concentrés en face de nous. Si on veut rester compétitif, il faut avoir un temps d’avance, et donc anticiper" explique Christophe Château, directeur de la communication du CIVB, au micro de Violaine Attimont, de RCF Bordeaux.
Parmi les éléments phares de ce plan, il y a une marque icône, une seule marque Bordeaux. Est-ce-que cela veut dire que Sauternes, Médoc, vont disparaître ?
"Surtout pas. Ce qui fait la force de Bordeaux, ce sont ses marques différentes, ses appellations différentes, ses terroirs différents. Mais on voudrait amener une meilleure visibilité. Parfois, les consommateurs ne savent pas que Sauternes est à Bordeaux, que Saint Emilion est à Bordeaux, et on pense que ce serait une force supplémentaire si toutes les appellations et les crus les plus prestigieux mentionnaient qu’ils font partie de Bordeaux. Eux, ça les servirait car aujourd’hui Bordeaux est de notoriété mondiale. Et cela servirait Bordeaux que toutes ces grandes marques portent le même étendard, qui est le nom de la ville dans laquelle nous vivons aujourd’hui" ajoute-t-il.
Des vins de meilleure qualité. Il y a une volonté de se positionner en milieu ou haut de gamme. Cela veut dire que les vins basiques vont disparaître ?
"C’est ce que l’on souhaite. On n’est pas capable aujourd’hui de commercialiser et produire des vins en entrée de gamme. On n’est pas compétitif par rapport à des vins de pays, des vins de France ou des vins étrangers qui ont des coûts de production qui ne sont pas du tout les nôtres. L’entrée de gamme n’est pas un marché pour Bordeaux. À ce prix là, la production ne gagne pas d’argent, et le commerce non plus" conclut Christophe Château.
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