Le Vendée Globe de Tanguy le Turquais, l’aventure d’une vie

Sa course s’est achevée après près de 85 jours de navigation solitaire et un tour du monde. Tanguy le Turquais a passé la ligné d’arrivée de la course du Vendée Globe il y a 3 semaines, alors même que certains concurrents sont encore en lice. Son aventure, sportive, humaine, et même spirituelle s’est achevée dans une ambiance explosive aux Sables d’Olonne. Le skipper a aussi tenu à représenter l’association Lazare qui vient en aide aux plus démunis à l’aide de “colocs solidaires”. Il témoigne au micro de RCF et Radio Notre-Dame.

Une journée inoubliable 🤩 pic.twitter.com/J2gUIIRGKj

— Tanguy le Turquais - Skipper LAZARE (@tanguyleturquai) February 4, 2025

Un tour du monde des plus extrêmes 

Le Vendée Globe voit des skippers réaliser en des temps records le tour du monde par la mer. Pour ce faire, ils affrontent les conditions climatiques parmi les plus extrêmes, en particulier dans les Mers du Sud. Tanguy le Turquais les a navigués. “On se sent vraiment vulnérable. Il n'y a pas d'êtres humains, il n'y a pas de secours, il n'y a pas de villes. Et on sent qu'on est tout juste tolérés dans ces endroits-là. C’est vraiment quelque chose qui m'a marqué.”Pendant plusieurs jours, Tanguy le Turquais a perdu toute trace de civilisation au-delà de son Imoca. “Il y a beaucoup d'albatros, de baleines, de dauphins mais très peu d’humains. La première chose qui m'a marqué quand j'ai passé le Cap Horn et que j'ai remonté l'Atlantique Sud, c'était les traces d'avions dans le ciel. Je n’en avais pas vu pendant plusieurs semaines.”

On a peur, mais on peut dans la même minute être euphorique et très joyeux. J'ai pleuré dans la même journée de peur et de joie.

 Aux conditions extrêmes s’imposent des émotions qui le sont tout autant. Privés de sommeil et mis constamment sous pression par les éléments, les nerfs sont tendus à vif. “Il y a quelque chose qui domine quand même, c'est la peur. On vit vraiment avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête en permanence. Avec la fatigue, tout est exacerbé. On a peur, mais on peut dans la même minute être euphorique et très joyeux. J'ai pleuré dans la même journée de peur et de joie.” Tout de même, les skippers ne sont pas laissés pour compte. Ils peuvent bénéficier dans certaines situations du soutien de leur équipe. “On a le droit de se faire aider par notre équipe pour des sujets techniques si ça atteint la sécurité. On ne peut pas se faire aider pour des sujets de performance.”

Une aventure humaine

Le Vendée Globe repousse les limites du sport mais aussi de l’humain. Seuls à bord pendant plusieurs mois, les skippers misent parfois sur la spiritualité pour les aider à les dépasser. “Il y a forcément un petit côté spirituel permanent. Je n'avais pas imaginé que ça serait comme ça. On se retrouve à parler à voix haute, à demander, à questionner, à prier beaucoup. Je sais que les colocs Lazare ont beaucoup prié pour moi et je crois que c'est aussi pour ça que mon Vendée Globe s'est si bien passé.” Pendant 85 jours, la vie de Tanguy le Turquais a presque été celle d’un ermite : esseulé, physiquement épuisé et spirituellement ouvert.

“Il y a forcément un petit côté spirituel permanent. On se retrouve à parler à voix haute, à demander, à questionner, à prier beaucoup. 

L’aventure de Tanguy le Turquais a aussi été celle de l’association Lazare. Elle œuvre à la création de logements où co-logent des jeunes actifs et des personnes anciennement à la rue. “A mon sens, les vrais héros, c'est ces colocs Lazare qui font ça un peu dans l'anonymat et qui vivent chaque jour des aventures, qui chaque jour doivent déplacer des montagnes pour essayer de s'en sortir.” Le skipper leur a dédié son passage du Cap Horn, à l'extrémité sud du continent américain.

3 semaines après son retour à terre, Tanguy le Turquais se dit encore fatigué. Après 4 ans de préparation et 85 jours de navigation, le français est parvenu à s'inscrire dans la grande histoire du Vendée Globe.