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Le train de nuit Aurillac-Paris trouve sa clientèle

Le train de nuit Aurillac-Paris trouve sa clientèle

Un article rédigé par Martin Obadia - RCF Haute-Loire, le 12 septembre 2025 - Modifié le 12 septembre 2025

Lancé en décembre 2023, le train de nuit Aurillac-Paris franchit en ce début septembre un nouveau cap. Depuis quelques jours il circule quotidiennement toute la semaine, hors périodes de vacances scolaires. Cette régularité vise à attirer une autre clientèle pour une desserte qui trouve progressivement ses voyageurs.

 

Un train de nuit en gare de Paris Austerlitz ©SNCF VoyageursUn train de nuit en gare de Paris Austerlitz ©SNCF Voyageurs

Le train de nuit a été relancé en France en 2021 sous l’impulsion du Premier ministre Jean Castex. Objectif : apporter une autre dynamique dans l’utilisation du train et un peu aussi proposer un retour dans le passé avec le charme des trains couchettes. Actuellement 8 lignes ont rouvert dont Aurillac-Paris, relancé en décembre 2023. 


Jusqu’à juillet il ne circulait que le week-end. Des dessertes étaient assurées en semaine lors des vacances de la Zone C (Paris, Versailles, Toulouse, Montpellier, Créteil), ce qui pouvait faire dire aux Cantaliens qu’il répondait avant tout aux besoins des parisiens et qu’il ne permettait pas d’assurer pleinement la mission de désenclavement du territoire. Depuis quelques jours, et après des demandes politiques répétées, il est désormais quotidien toute l’année, ce qui devrait permettre d’attirer plus de voyageurs et de nouveaux profils. 
 

Les voyageurs commencent à prendre l’habitude du train de nuit Aurillac-Paris


Le nombre d’usagers du train de nuit sur la ligne a progressé entre janvier et août 2024 et la même période en 2025. SNCF Voyageurs indique un passage de 14 000 à 17 000 personnes. Pour Christian Torrego, directeur adjoint d’Intercités, en charge des trains de Nuits, « on suit à peu près la courbe qu’on attendait, on espère une montée en charge plus élevée maintenant du fait de la circulation quotidienne ». L’été représente une part importante de ce chiffre. 8000 voyageurs ont été transportés cette année. Le taux d’occupation est lui passé de 39 à 42%, « c’est l’illustration d’un train qui trouve sa clientèle progressivement. On est loin encore des taux moyens des trains du nuit qui sont de 71% en 2025, à date » explique Christian Torrego. 


Jusqu’à maintenant les usagers de cette ligne sont principalement des étudiants, des passagers pour le loisir. Les voyageurs qui empruntent ce train selon Christian Torrego « cherchent une ambiance, cherchent une expérience de voyage, ce que le train de nuit offre parfaitement ». Tous les âges sont représentés. L’Association des usagers des transports d’Auvergne (AUTA) est plutôt satisfaite de ce service. Elle pointe, lors des premiers mois des problèmes de régularité, résolus depuis, mais souligne l’importance de cette ligne de nuit qui « permet d’être opérationnel à Paris, de bon heure sans être obligé de prendre une nuit d’hôtel » selon son porte-parole, Pierre Pommarel.
 

Une couchettes du train de nuit Intercités ©SNCF

Les trajets quotidiens pourraient changer la donne 


Les professionnels étaient pour le moment peu représentés, en raison notamment de la circulation uniquement le week-end. Avec la desserte quotidienne « il devient attractif pour la clientèle professionnelle. On a en moyenne sur les trains de nuits entre 15 et 30% de clients, selon les trains, qui déclarent un usage professionnel » explique le directeur adjoint d’Intercités chez SNCF Voyageurs espérant suivre le modèle des autres lignes de nuit.

 

Ce trajet quotidien, demandé de longue date par les usagers « pour répondre aux besoins des Cantaliens » c’est aussi plus d’assurance pour tous ceux qui veulent aller à Paris. Pour Pierre Pommarel « ça rend le choix du train de nuit plus naturel. Dès lors qu'on sait qu'il circule tous les jours, c'est quelque chose qui parait fiable. On n'a plus besoin de se demander est-ce qu'il va rouler ce jour-là, est-ce qu'il ne roule pas? Ca le rend plus envisageable pour une large part de la population ». L’AUTA qui souligne que pour que ça fonctionne, il est nécessaire que la régularité soit au rendez-vous. « Si les horaires sont bien respectés, la fréquentation va largement décoller » selon Pierre Pommarel.

 

Reste encore ce qui peut paraitre comme un frein pour certains, le temps de trajet. Pour rejoindre la capitale avec le train de nuit il faut 10 ou 11 heures. C’est 12 heures pour le retour. L’arrivée à Paris est elle à 8h38 ou 9h31. Cela s’explique notamment par l’arrêt technique à Brives-la-Gaillarde. « Le train de nuit est aujourd’hui porté par des trains de jour. Il est porté par le premier train de jour Brives-Paris et par le dernier train de jour Paris-Brives qui arrive un peu après minuit. Ce schéma de circulation fait que pour arriver à Aurillac ou à Rodez à une heure dans laquelle on peut faire une vie normale, on a besoin de faire stationner à Brives pendant 3 ou 4 heures pendant la nuit » selon Christian Torrego. Cette situation est amplifiée actuellement par des travaux sur la ligne Paris, Orléans, Limoge, Toulouse qui oblige des fermetures de voies.

  
Quant aux horaires d’arrivée à Paris, l’AUTA estime qu’ils sont trop tardifs « pour justifier de prendre un train de nuit ». Pour Pierre Pommarel, « l’idéal est d’arriver à 7h du matin » afin de pouvoir obtenir des correspondances notamment pour les personnes qui vont en banlieue ou qui voyagent sur d’autres grandes villes.  

 

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