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« Le théâtre a toujours été un moyen de lutte » : Aurélie Vauthrin-Ledent, l’éditrice qui fait du théâtre un acte de résistance

« Le théâtre a toujours été un moyen de lutte » : Aurélie Vauthrin-Ledent, l’éditrice qui fait du théâtre un acte de résistance

Un article rédigé par Théo Leunens - RCF Namur, le 24 juillet 2025 - Modifié le 24 juillet 2025
Enlivrez-vousLes Oiseaux de nuit : la passion du théâtre

Comédienne, metteuse en scène, autrice et éditrice, Aurélie Vauthrin-Ledent a fondé les éditions « Les Oiseaux de nuit »pour donner voix à une parole artistique et politique. À travers le théâtre, elle tisse des ponts entre engagement, création et transmission.

©Les oiseaux de nuit©Les oiseaux de nuit

Originaire de Gironde et « imprégnée de soleil pour toute sa vie », Aurélie Vauthrin-Ledent vit en Belgique depuis vingt ans. Elle y a tracé un parcours singulier, débuté sur les planches à l’adolescence, avant de se diriger vers la mise en scène, l’écriture, puis l’édition. Un chemin logique pour celle qui voit le théâtre comme un outil de transformation : « Je fais du théâtre car c’est un moyen de faire tous les métiers qu’on veut. »

Cette passion de toujours, elle la conjugue aujourd’hui dans un engagement sans compromis : « L’édition me permet de valoriser le théâtre, et le théâtre me permet de défendre les droits humains… le droit à la vie. »

Une maison d’édition comme terrain de liberté

La maison d’édition « Les Oiseaux de nuit » se démarque par un catalogue où se croisent pièces de théâtre et poésie. Composée de sept collections (parmi lesquelles Vivre de Théâtre, Pourquoi tu bois ou encore L’Éléphant dans le Boa) elle ne propose pas des « cases », mais des voies d’accès vers différents univers, avec toujours le même fil conducteur : l’exploration sensible et engagée du monde.

La ligne éditoriale repose sur une règle simple mais exigeante : l’engagement.

Je publie des gens qui ne sont pas connus du tout ! Je crois plutôt dans les textes, dans les mots 

Le feeling, la sincérité et la nécessité d’une parole à défendre priment sur les noms ou les carrières établies.

L’engagement comme moteur

Chez Aurélie Vauthrin-Ledent, l’art ne saurait se dissocier d’un engagement profond. Chaque projet, chaque texte, chaque mise en scène vise à porter un message : « Quand je monte sur scène, ce n’est pas Aurélie qui monte : je porte une parole. » Une manière de mettre le théâtre au service d’un combat plus large contre les injustices et les violences sociales, mais toujours « avec beaucoup de joie et de légèreté ».

Cette démarche s’illustre pleinement dans sa pièce La question qui fauche (ou l’autre Othello), une réécriture d’anticipation de la tragédie de Shakespeare. Racisme, pouvoir, couple, politique : autant de thèmes réactualisés dans un monde où les extrêmes gagnent du terrain. « Il y avait comme une évidence à réécrire ce texte », dit-elle. Aujourd’hui, elle s’inquiète de voir son récit rattrapé par la réalité.

Pour Aurélie Vauthrin-Ledent, le théâtre reste un outil de lutte essentiel. « Dans les moments les plus terribles de l’histoire de l’humanité, le théâtre a toujours été un moyen de résistance. » À travers Les Oiseaux de nuit, elle fait vivre cette conviction, en créant une maison d’édition qui place l’humain, la parole et l'engagement au cœur de tout.

 

© unsplash photo de Marco-Paulo Prado
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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